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Critique de Shork
Voici un roman graphique choral, construit comme la métaphore d'un échiquier. Les personnages se croisent, se déplacent, et parfois se capturent, comme sur un plateau d'échecs. La masse des pions, sacrifiables, parfois bloqués, attendent le pas de côté pour repartir jusqu'au bout du plateau. Les fous de couleur différente ne peuvent que se croiser sans jamais se rejoindre. Les cavaliers se déplacent de manière libre et imprévisible. Les tours sont coincées en début de partie, par la suite leurs grands déplacements peuvent changer le cours du jeu. La reine, la pièce la plus puissante du plateau, peut se déplacer et attaquer dans toutes les directions, mais n'est pas moins vulnérable à la capture. Et enfin le roi, décisif, cible de tous les regards et convoitises, mais terriblement vulnérable s'il est isolé.
Pour la première fois aux manettes des dessins et du scénario, l'auteur a particulièrement travaillé son récit, ou plutôt ses récits. Car c'est une série de tranches de vie entremêlées qu'il nous livre, avec des personnages attachants couvrant un large spectre de la société : des lycéens qui se cherchent, des couples qui se séparent, d'autres qui se forment, un couple homosexuel à l'épreuve de la distance, un couple mature à l'épreuve du temps. Il aborde quelques thèmes de société sans trop s'y attarder, comme la masculinité dans le monde audiovisuel, les applications de rencontre, la compétition, ou la fin de vie en maison de retraite. Il y a de belles trouvailles narratives pour maintenir une dose de suspense et connecter les fils de sa toile.
La mise en image est elle aussi soignée. le carrelage apparaît plusieurs fois pour matérialiser l'échiquier. J'ai beaucoup aimé les dessins que j'ai trouvés vivants et réussis, même s'il faut quelque temps pour reconnaître et distinguer l'ensemble des personnages en début de récit. La fin bénéficie d'un traitement graphique particulier pour apporter un éclairage bienvenu.
Un livre de comédie humaine, facile à lire et captivant. Un petit moment de bonheur de lecture, entre instants anodins et tournants de vie.
Merci à Babelio et aux éditions Bamboo Grand Angle pour cette jolie découverte dans le cadre d'une opération Masse Critique.
Pour la première fois aux manettes des dessins et du scénario, l'auteur a particulièrement travaillé son récit, ou plutôt ses récits. Car c'est une série de tranches de vie entremêlées qu'il nous livre, avec des personnages attachants couvrant un large spectre de la société : des lycéens qui se cherchent, des couples qui se séparent, d'autres qui se forment, un couple homosexuel à l'épreuve de la distance, un couple mature à l'épreuve du temps. Il aborde quelques thèmes de société sans trop s'y attarder, comme la masculinité dans le monde audiovisuel, les applications de rencontre, la compétition, ou la fin de vie en maison de retraite. Il y a de belles trouvailles narratives pour maintenir une dose de suspense et connecter les fils de sa toile.
La mise en image est elle aussi soignée. le carrelage apparaît plusieurs fois pour matérialiser l'échiquier. J'ai beaucoup aimé les dessins que j'ai trouvés vivants et réussis, même s'il faut quelque temps pour reconnaître et distinguer l'ensemble des personnages en début de récit. La fin bénéficie d'un traitement graphique particulier pour apporter un éclairage bienvenu.
Un livre de comédie humaine, facile à lire et captivant. Un petit moment de bonheur de lecture, entre instants anodins et tournants de vie.
Merci à Babelio et aux éditions Bamboo Grand Angle pour cette jolie découverte dans le cadre d'une opération Masse Critique.
