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Critique de Doralex72


Josèphe a vingt-deux ans et vit seule dans un petit appartement à Paris. En journée, elle donne des cours, et dès qu'elle le peut, elle avance sur son mémoire.
Dans ce début des années 80, Mitterrand est Président de la République et une certaine insouciance profite aux jeunes. Josèphe trouve sa liberté en soirée. Elle s'émancipe de ses parents autant qu'elle se change les idées.
Josèphe a déposé ses parents à l'aéroport qui vont passer deux semaines en Algérie quand elle rencontre Antoine, un réfugié argentin.
L'Algérie. Ses parents l'ont quitté il y a vingt-cinq ans, à l'indépendance. Leur premier enfant, Joseph, est mort bébé. Leur second enfant, une fille, a hérité du même prénom mais féminisé. Drôle d'idée pour se construire une identité que d'attribuer le même prénom qu'un mort. Josèphe est étouffée par ses parents, toujours en lutte pour exister et pour couper le cordon.
Antoine est un vent de nouveauté dans la vie de Josèphe. Il est exotique. le coup de foudre est immédiat. Son histoire est sulfureuse et loin du quotidien de la jeune femme : Antoine est un nom d'emprunt et il a fui la dictature argentine. Il se cache, il est en fuite. Il est aussi insaisissable qu'un courant d'air, un jour en bas de chez Josèphe puis deux semaines sans donner de nouvelles. Ce n'est pas encore l'ère des téléphones portables et le jeune homme est donc maître de ses apparitions et disparitions.
Josèphe est intriguée par cet homme magnétique. Elle commence à s'intéresser à l'Argentine. Mais ses recherches font ressurgir l'Algérie et le passé de ses parents et surtout celui de son père. Pour la première fois de sa vie elle se demande le rôle qu'a joué son père pendant la guerre d'Algérie.
Dans ce roman, il est question de passé, de crime et d'exil. de départ et de fuite aussi. Il est aussi question d'identité. Josèphe, qui peine à assumer son prénom, est rebaptisée Théa par Antoine.
Comme souvent dans les romans de Mazarine Pingeot, il est question de l'enfance, du secret et de la reconstruction. Son héroïne est écrasée par une famille étouffante et dissimulatrice qu'un réfugié va paradoxalement libérer.
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