Longtemps persista la coutume propitiatoire du pilier humain, hitobashira : pour se concilier les dieux du site, pour donner force vitale aux structures, on enterrait vives (pas de sang!) une ou plusieurs victimes dans les fondations des ponts, des digues, des châteaux. Récemment, on a retrouvé des squelettes sous les murs cyclopéens de la forteresse d'Edo, que les shogun Tokugawa construisirent au XVIIème siècle, devenue depuisMeiji le Palais impérial.
Ecrire, c'est rester dans le labyrinthe des images : l'être s'oublie, se dissout au courant des phrases, ni vrai ni faux, ni mort ni vif.
On voit le secours que peut apporter un culte de l'art : la beauté soigne, apaise, guérit. A ciseler des phrases, on mérite pour soi-même l'estime qui est due à tout honnête artisan.
L'opinion publique resta toujours, comme au théâtre, sensible à la violence des gestes, effarée mais fascinée par ces discours que l'on déclame avec le sang, plus souvent avec le sang des autres.
Les romans croient imiter, mais la vie imite les romans - bons ou mauvais.