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Critique de isabellelemest


Deuxième tome de la saga familiale commencée avec "Persécution", qui narrait la chute et le suicide du célèbre cancérologue Leo Pontecorvo, à la suite d'un scandale de pédophilie, "Inséparables", qui a obtenu le prestigieux prix Strega en 2012, est consacré au portrait d'abord parallèle puis croisé de ses deux fils, à présent trentenaires, dont l'aîné, Filippo, indolent narcissique entretenu pas une épouse starlette névrotique et riche héritière, connait subitement un succès international pour un dessin animé humoristique défendant une cause humanitaire, tandis que le cadet, Samuel ou Semi, fils modèle et brillant financier, rencontre des déboires professionnels inattendus qui viennent doubler ses problèmes sexuels et relationnels.
Situé dans un milieu romain et milanais, de fils à papa et d'héritier(e)s où l'argent n'est jamais un problème, et où l'on vit nonchalamment dans le luxe, "un milieu privilégié, asphyxié, féroce", tout en cultivant un mal-être psychologique - on y oscille entre tentation du suicide, paranoïa et hypocondrie, entre antidépresseurs et anxiolytiques, et l'auto-analyse y est permanente - alimenté par des drames familiaux réels ou imaginaires, les problèmes intimes et existentiels des deux frères avec leurs compagnes respectives et les hauts et bas de leur sexualité n'intéressent guère... On se croirait dans un mélange déconcertant de Houellebecq et d'un Woody Allen italien, (pourvu d'une mère juive en tout point conforme aux clichés), et où les traits d'esprit et l'humour pimentent heureusement une chronique sociale complaisante.
Seul le drame familial de la déchéance du père et du faisceau croisé de responsabilités — car Rachel, la mère de famille, a voulu protéger ses enfants en observant une cruelle omerta sur le scandale qui a isolé et prostré dans la dépression le père fautif — mais l'était-il vraiment ? — parvient à créer une réelle tension dramatique dans la troisième partie du roman, qui s'achèvera logiquement par la disparition de la matriarche.
Sinon, n'étaient les traits d'humour brillants, on s'ennuierait ferme.
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