AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de andman


Qu'il est agréable de découvrir un nouvel auteur, de refermer un premier bouquin en se disant qu'il n'est pas le dernier !
Le style alerte et caustique de l'écrivain contemporain Alessandro Piperno séduit d'emblée et son roman “Persécution”, publié en 2010, invite à une immersion au sein de la bourgeoisie juive romaine.

En cet été 1986, Leo Pontecorvo, la petite cinquantaine, est un homme comblé. Oncologue de renom il fait l'admiration de ses pairs par sa façon novatrice de soigner les enfants, privilégiant notamment l'approche psychologique tant vis à vis de ses jeunes patients que de leurs parents.
Entouré de son épouse Rachel, maman au foyer, de Filippo et Samuel, des adolescents très complices, la vie de famille est bien agréable dans la vaste maison moderne, située au coeur de la luxuriante Olgiata, dans laquelle Telma, la bonne philippine, s'active avec discrétion.

Un soir de juillet, à l'heure du repas, une photo du médecin apparaît au journal télévisé. La famille médusée, entend alors le présentateur parler d'une supposée correspondance dépravée entre Leo et Camilla, la petite amie de son fils cadet Samuel.
Bien qu'abasourdi par cette accusation calomnieuse d'une gamine de douze ans, ce mari fidèle, ce bon père de famille, cet homme admiré dans son milieu professionnel a confiance en son entourage. Épaulé par ses proches, il va, c'est sûr, relever le gant de cette accusation dénuée de tout fondement et laver aux yeux du monde son honneur si soudainement sali.
Leo ne réalise pas encore qu'il se trouve déjà pris dans un engrenage infernal, inexorablement engagé sur un chemin de croix. Quoiqu'il fasse désormais, la descente aux enfers vient de commencer…

L'écrivain italien livre par petites touches le parcours de vie du personnage principal.
Les jeunes années de Leo sous l'emprise d'une maman directive et sans complaisance, les rapports pas toujours simples avec une épouse au caractère affirmé, l'éducation parfois laborieuse des enfants, sont évoqués lors de nombreux flash-back. Ces derniers permettent de cerner la personnalité de Leo, un être finalement ambivalent, brillantissime dans certains domaines mais par contre emprunté, peu sûr de lui sur des sujets anodins.
L'auteur n'est pas tendre avec la bourgeoisie romaine ; l'hypocrisie semble le dénominateur commun aux différentes fréquentions de Leo. Même son ami d'enfance, Herrera del Monte, devenu l'un des meilleurs avocats romains semble plus préoccupé par ses honoraires que par la défense de son client.

Terré dans le sous-sol de la villa, Leo ronge son frein ; il ne sait plus à quel saint se vouer.
Pris d'empathie pour cet homme sur lequel le sort s'acharne, le lecteur, mis au courant des éléments factuels déformés par l'accusatrice, prie pour qu'enfin la vérité éclate au grand jour.
Mais dans les beaux quartiers de la capitale italienne il est un mal sournois qui ronge une classe sociale à l'abri du besoin, une force terriblement destructive : la jalousie !
Commenter  J’apprécie          692



Ont apprécié cette critique (62)voir plus




{* *}