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Critique de jcjc352


Cinq nouvelles qui fleurent bon la Sicile
Chante-l'Épître...un prêtre défroqué amoureux de la création divine meurt en duel pour avoir traiter une jeune femme « d'idiote » La vie en dehors des ordres ne lui a pas été bénéfique
Il y a un peu de Saint François d'assise dans ce personnage
Un conte agréable et mystique

In corpore vili...Un grand malade du foie le curé qui fait prendre à son sacristain son propre remède le regarde vomir et dégoûté s'abstient de manger en somme la pratique avec l'exemple Un conte comique de situation à la Don Camillo mais un peu aigrelet

L'autre fils...Une vieille qui se languit de ses fils expatriés aux États-Unis Une histoire terrible, sorte de « noces barbares » en Sicile et les conséquences pour la mère et le fils
Un conte assez cruel surtout pour le fils

L'étranger... Un marin Viking moribond débarqué est hébergé et soigné chez un sicilien qui était interprète Une ébauche de liens amoureux entre ce viking et la nièce de l'hébergeur contrarié par le gouffre qui sépare leurs cultures D'abord la langue l'oncle servant d'interprète entre les deux : gênant un peu quand même et surtout les valeurs extrêmement codifiées chez la sicilienne qui n'envisage pour seul avenir que la maternité mais plutôt sans le père dont la place est dans la rue
L'expatrié qui étouffe se sent définitivement coincé dans ce pays qu'il ne comprend pas . Conte tristounet

Une invitation à dîner... le banquet en fait a des similitudes avec la « la grande bouffe »La grande abbuffata d'abord parce-qu'il y a des italiens Marcello Mastroianni Ugo Tognazzi Michel Piccoli (bon d'accord ...mais son père est du Tessin donc pratiquement italien) ensuite c'est vraiment un repas pantagruélique que partage une famille sicilienne de huit frères et soeurs de stature ogresse avec un invité petit avorton qui ne sait pas ce que manger veut dire
Un certain concept de la « teuf » pour laquelle il faut être taillé Un conte un peu moins morose et même plutôt sympathique... sauf pour l'avorton

Dans tous ces contes on note la grande pauvreté des personnages soit par un réel manque d'argent du a un travail peu rémunéré voire inexistant soit par avarice ou frugalité , un carcan social très archaïque et figé dans les temps très hiérarchisé les hommes sur les femmes et les forts sur les faibles les personnages n'ont pas d'échappatoires et on comprend mieux l'immigration massive des italiens et surtout siciliens vers les Amériques et leur pugnacité de gagner coûte que coûte leur place au soleil
Enfin la terre de Sicile est un pays de contrastes extravagants et de grande violence
On a l'impression que chaque geste doit être empreint de fermeté et que la douleur soit inévitable avec des excès épouvantable La Sicile est une terre de douleur
Pirandello a su très bien la cerner et la rendre toutefois émouvante
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