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Critique de SheWolf


Ce livre m'a été envoyé grâce à "Masse critique" que je m'empresse de remercier, sincèrement.
Le travail de l'écrivain a une valeur telle qu'il est rare qu'un livre ne trouve grâce, d'une manière ou d'une autre, pour une raison ou pour une autre, aux yeux de quelqu'un (et aux miens en particulier). En revanche, en ce qui concerne les livres scientifiques et documentaires, il me semble indispensable qu'ils livrent une information documentée, vérifiée, renseignée. Quand il s'agit d'un livre pour enfant, surtout quand il s'agit d'un livre pour enfant, l'attention doit encore plus pointilleuse quant aux informations que l'on y apporte. Nous autres adultes, aurons toujours la possibilité de revoir une opinion, d'y réfléchir, de changer d'avis. En revanche, les enfants sont des éponges. Comment mesurer la trace que laisseront les éléments qu'on leur livre et qui peuvent, pour nous adultes, paraître anodin ?
« Les quartiers du monde » est un livre à système. Des fenêtres ou trappes, prises dans la page, se soulèvent pour découvrir ce qui se cache, derrière une porte, une façade, sous un toit, derrière un rideau ou une fenêtre. Ainsi le lecteur est-il invité, sur chaque double page, à partir à la découverte de la vie des gens de différents quartiers sur différents continents, dans différents pays. Ces lieux s'animent, carrefours, maisons, écoles, boutiques, musées. Ils sont habités, agis, meublés, décorés. Apparemment, tout est réuni pour rendre ce voyage à travers le monde enrichissant autant qu'amusant, s'il n'était aussi archétypique. Les commentaires sont anecdotiques, les images confortent des représentations normées, « typiques » ! Pour autant, ce n'est pas le plus dérangeant.
Sous le titre de « Les quartiers du monde », ce sont tantôt des quartiers, tantôt un « quartier général », tantôt tout autre chose. Ces autres-là ne sont ni anodines, ni anecdotiques, bien au contraire, elles sont franchement questionnantes. Ne faudrait-il pas s'interroger sur la légitimité à présenter à côté de quartiers urbains, une favela ? Car malgré son enjolivement évident, les escaliers colorés, une favela est et demeure un bidonville dans lequel l'accès aux commodités élémentaires, à l'hygiène, à la sécurité sont un luxe. Quant à la tulou, cette architecture traditionnelle mérite certes d'être connue. Mais à la mesure de ce qu'elle est, un mode de vie, un héritage, un peuplement spécifique lié à une histoire, en lien étroit avec son environnement naturel et répondant à des besoins culturellement définis. Les tulou sont inscrits au patrimoine de l'Unesco comme un leg à l'Humanité.
Certes, c'est un livre pour enfant. Cependant, sous prétexte de diversité ou pour ne pas paraître ethnocentré, on ne peut tout y mettre. Parce qu'une favela n'est pas un quartier à découvrir et parce qu'il est impossible de réduire une institution ethnologique aussi complexe que le Tulou à un quartier, tel que les occidentaux peuvent l'entendre, je reste, à titre très personnel, fort réservée.
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