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Critique de le_Bison


Elle s'appelle Oyana et voulait juste descendre au dépanneur, acheter quelques bières pour la soirée. Prendre un truc à manger pour une soirée tranquille à Montréal, à deux pas de la rue Sherbrooke. Une radio qui crépite, flash-info annonçant la dissolution de l'ETA. Un monde qui bascule, le sien. Les souvenirs resurgissent de son passé, d'une grande violence.

C'était il y a bien longtemps, elle prenait des photos de touristes sur la plage entre deux services dans un bar. Un soir, elle devait juste conduire une voiture, parce qu'un ami le lui avait demandé. Et puis la déflagration d'une bombe, une mère et son fils, simple dommage collatéral. Impossible à en supporter plus.

Elle se souvient d'avoir vu, enfant, un cachalot s'échouer sur la plage de Cenitz. Son regard triste, celui de la baleine, d'une grande vacuité, comme s'il n'avait pas compris ce qu'il faisait sur ce banc de sable. Maintenant, elle prend son appareil photo pour capter le regard des baleines à l'embouchure du Saint-Laurent. Un exil qu'elle pensait irréversible, sans ce petit communiqué sur les ondes locales d'un fait de l'autre bout de l'Atlantique.

Comprendre ses choix, passer de l'oubli au souvenir, revenir sur ses traces et revivre l'invivable. Et tout quitter une seconde fois, pour boire un kalimotxo.
Oyana est née le jour où Luis Carrero Blanco, premier président du gouvernement de Franco, tutoya les étoiles orchestrées par l'ETA, opération Ogro. Est-ce une façon de lier son destin à celui de l'ETA, elle qui pendant toute son adolescence ne s'était pas senti concernée par cette cause basque, malgré ses origines ?
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