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Critique de GuillaumeTM


L'Hippias majeur et l'Hippias mineur sont deux dialogues qui mettent en scène Socrate face au sophiste Hippias sur deux sujets très différents; le premier sur la définition de ce qu'est le beau et le deuxième sur la tromperie. Les deux dialogues aboutissant à une aporie.

Sophiste du grec ancien « sophistès » signifiant étymologiquement « spécialiste du savoir » désignait auparavant un rhéteur possédant des connaissances étendues dans différents domaines. Platon faisait partie de leurs détracteurs, leur reprochant de ne chercher uniquement à persuader leur auditoire, pour des motivations douteuses comme la gloire ou l'argent, en oubliant toute éthique, toute justice ou encore la vérité. de nos jours, un sophiste est vu ni plus ni moins comme un menteur.

L'Hippias majeur est considéré par certains comme une oeuvre de jeunesse pendant que d'autres doutent de son authenticité alors qu'encore d'autres le pensent apocryphe. Dans tous les cas, le doute demeure.

Le dialogue de l'Hippias majeur est sous-titré « Sur le beau, genre anatreptique », c'est-à-dire « réfutatif ». Socrate rencontre sur son chemin le sophiste Hippias, ce dernier dans ce style emphatique qui le caractérise se montre sous son meilleur jour et la discussion peut enfin commencer. Hippias, connu pour être une personne savante dans beaucoup de domaines, donne énormément ce qu'on appellerait aujourd'hui des conférences dans différents pays, ce qui lui procure argent et notoriété. Cela faisant de lui quelqu'un de vaniteux et imbu de lui-même, traits de caractère qui seront sans cesse flattés par Socrate tout le long du dialogue afin de mieux montrer au grand jour la bêtise et la fatuité d'Hippias. La discussion en arrive à cette question posée par Socrate : « Qu'est-ce que le beau ? ». Hippias ne répond pas à la question, à la place il se contente de l'illustrer par des exemples comme la beauté d'une belle vierge ou la beauté d'avoir une vie heureuse. Sans se rendre compte, le sophiste se ridiculise lui-même en répondant sans arrêt à côté, ce qui donne un aspect comique certain à la plupart des scènes.

L'Hippias majeur est de qualité moindre que le précédent dialogue et est de plus très court, seulement treize pages. Il est sous-titré : « Sur la tromperie, genre anatreptique ». Socrate et Hippias débattent sur les personnages d'Achille et Ulysse, Hippias prétendant que le premier est le plus simple et le plus sincère des hommes et le second serait double et trompeur. Socrate parvient à faire se contredire son interlocuteur et ils aboutissent à l'affirmation, en prenant appui sur des exemples comme des coureurs ou des lutteurs, que toute personne mentant volontairement est meilleure qu'une personne mentant involontairement parce qu'elle est aussi capable d'être sincère si elle le désire. On assiste donc à une conclusion inhabituelle pour Socrate ou même Platon, très loin d'être vertueuse ou morale.

Ce sont donc des dialogues de jeunesse qu'il n'est pas nécessaire de lire, mis à part l'humour du premier, au vu du peu de maîtrise du raisonnement. C'est un peu comme lire les premiers albums d'Astérix ou Lucky Luke, les traits des personnages sont maladroits et grossiers, puis le scénario n'est pas toujours au niveau.
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