AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de dbacquet


Il y a dans les dialogues de Platon une part de mise en scène, une minutie dans les descriptions qui donne une plus grande profondeur aux personnages et aux situations. Nous assistons ainsi, non sans émotion, à la fin du dialogue, à la mort de Socrate entouré de quelques-uns de ses proches auxquels il reproche d'ailleurs, dans un moment si crucial, leur manque de retenue tandis qu'ils s'abandonnent aux lamentations et aux larmes. Mais le Phédon n'en reste pas moins un ouvrage de philosophie et Socrate sera resté, jusqu'à la fin, fidèle à sa méthode, celle de la dialectique ; car, tandis qu'il attend l'heure de son exécution dans sa cellule − différée jusqu'au retour d'un navire de Délos terminant un pèlerinage annuel rappelant un voeu fait à Apollon −, des amis lui rendent visite et s'étonnent de le voir si serein. Pour Socrate, le philosophe, en apprenant à se détacher du corps et des passions, ne peut craindre la mort et s'il a mené une vie vertueuse, son âme, qui survit au corps, ne peut rejoindre que le séjour des Bienheureux et atteindre une plus grande vérité. Platon expose dans ce dialogue la théorie des idées et d'une connaissance qui est une réminiscence. D'un côté le monde du devenir, du sensible, qui est aussi celui des désirs et des peurs, de toutes les afflictions humaines – Platon se rapproche ici des Orphiques pour qui le corps n'était qu'une prison et la vie terrestre qu'une suite de misère −, de l'autre celui des Idées, des choses en soi, identiques à elles-mêmes, pures, immuables, auxquelles l'âme participe. le Jugement des morts, à la fin du dialogue, qui attendent dans des royaumes souterrains, n'est pas sans rappeler des cultes égyptiens, et Platon passe ici aussi de l'examen rationnel le plus exigeant aux mythes.
Commenter  J’apprécie          251



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}