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Critique de Carolivra


J'ai eu la chance de pouvoir lire le Tome 1 des Sentiers des astres grâce à la dernière masse critique de Babelio. Dans son édition J'ai Lu, un peu un cran en dessous de celle des éditions des Moutons électriques (mais ils restent imbattables de ce côté-là), je me suis plongée à corps perdu dans Manesh. Autant vous le dire tout de suite, c'est un coup de coeur. Stefan Platteau est un conteur né qui déploie un univers complexe mais surtout une langue extrêmement bien travaillée.

Son roman est construit sur le principe du récit enchâssé. le premier récit est celui du barde, à bord d'une gabarre qui remonte un fleuve ancestral. A bord du bateau, on découvre des guerriers tous aguerris, tous fidèles à leur chef Rana. Ils sont en mission dont le but sera dévoilé bien plus tard. Alors qu'il remonte le fleuve, les guerriers repêchent un homme bien mal en point, accroché à une branche dérivante. Il s'agit de Manesh. le barde et ses compagnons vont tout faire pour le sauver. Entre Manesh et le barde, une complicité commence à naître. le barde demande alors à Manesh de lui raconter comment il s'est retrouvé dans cette situation.

Le récit enchâssé commence donc quand Manesh se livre. Conteur hors pair, il va remonter jusqu'à ses origines extraordinaires car Manesh n'est pas un homme comme les autres. Ainsi les souvenirs de Manesh remontent à la surface, métaphore de ce fleuve que les guerriers de Rana remontent également. Les deux histoires se rejoindront tôt ou tard…

Stefan Platteau créé une atmosphère très particulière. Son roman est imprégné de mythologie celte et hindoue et cela fonctionne très bien. Les hommes remontent un fleuve brumeux dont les berges mystiques sont dangereuses. le récit de Manesh est entouré d'un halo de mystère dans lequel les dieux et les hommes se côtoient. Certaines scènes sont très oniriques presque magiques comme lorsque les guerriers débarquent sur une île bien étrange. L'auteur invoque des divinités parfois attendrissantes souvent cruelles. Il montre que les hommes de Rana ne sont que des hommes sur le grand échiquier de l'univers. Pas d'héroïsme mal venu ici et c'est tant mieux.

Les personnages sont donc un point fort du récit. Il y a d'abord le barde, un être empli de poésie, qui cherche à connaître l'identité de Manesh. Les guerriers qui l'entourent ne sont pas simplement esquissés. Ils possèdent tous une personnalité propre et le lecteur n'a qu'une envie: en savoir plus sur eux. Quant à Manesh, c'est un être mystérieux et complexe qui n'a cessé de m'intriguer et de m'étonner tout au long du récit.

Enfin, la plume de l'auteur mérite d'être saluée. Stefan Platteau déploie une langue somptueuse et travaillée. Il sait parfaitement créer un sentiment de malaise lorsqu'il le faut. J'ai, notamment vers la fin du roman, eu le sang glacé à la description de certaines scènes à la fois onirique et cauchemardesque (le son des cornes de brume me hantent encore). Son style est peut-être parfois contemplatif à force de descriptions mais j'ai adoré cet univers justement foisonnant.

Avec ce conte qui tient à la fois des mythologies nordiques et indiennes, Stefan Platteau nous offre un récit somptueux où les hommes côtoient les dieux dans une langue sublime. Manesh est un premier tome envoûtant qui m'a littéralement emportée loin sur les rives du fleuve aux mille dangers.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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