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Critique de Muguf


Ce livre est un hybride car Val Plumwood, philosophe écoféministe australienne, est morte avant d'avoir achevé le manuscrit. Il s'agit donc des trois premiers chapitres et de plusieurs articles précédemment écrits. Val Plumwood remet en question l'illusion qui consiste à se vivre comme au-dessus des lois de la nature. Se vivre comme proie signifie se vivre au milieu du monde (et éventuellement entre les mâchoires d'un crocodile marin).
L'autrice démontre les limites de la pensée dualiste qui consiste à tout réduire à deux options, qu'on oppose la plupart du temps : nature et culture, humain et animal, pensée et matière... Elle établit des liens avec les luttes féministes, décoloniales et aborde aussi la question du véganisme militant. Elle livre une interprétation du film "Babe", sur lequel elle s'appuie pour démontrer l'artificiel distinction faite entre chair (corporéité) et viande (comestible) pour alimenter (ahah) notre déni de la sensibilité et de l'intelligence animale. Cette partie du livre m'a collé des frissons parce que je me suis brutalement souvenue de cette expression odieuse entendue un soir dans un bar : un sale type avait qualifié une femme présente de "viande à viol"... Bref, de quoi réfléchir sur les avantages à se penser comme proie, ce qui n'est pas donné à tout le monde et modifie, Ô combien, la manière dont en envisage le monde, les autres et sa vie...
L'autrice nous rappelle que "la nature" a des ressources qui nous dépassent et que l'humilité nous mènera à l'espoir.
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