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Critique de Le_chien_critique


Quatorze nouvelles, dont treize contiennent d'une manière ou d'une autre du sexe !
Donnez du bromure à Bruno Pochesci, il en a grand besoin !

Pour ceux qui ont le bonheur de ne pas connaître Bruno Pochesci, c'est un auteur de SF qui a la particularité de ne jamais se prendre au sérieux. J'avais lu quelques uns de ses textes dans la revue Galaxies SF et ses bons mots et son ancrage dans l'actualité m'avait bien emporté. Et voilà qu'un recueil de nouvelles sort...
Pas beaucoup de nouveautés malheureusement, sur 14 textes, seuls 2 sont inédits : Entrée-plat-dessert et Aslexia maxima, pour le reste, c'est de la resucée de revues ou d'anthologies.
Le point commun aux différents textes : la SF, les bons mots et surtout le sexe. Sur tous les textes, seul un ne comporte ni scène de sexe ou d'allusion au sexe (à moins que je ne sois passé à côté d'une allusion ?). Je ne vais pas jouer les vierges effarouchés, crier à la pudibonderie, mais moi, si je lis de la SF, c'est pour éviter la littérature blanche et ses sempiternelles histoires d'amour et de cul ! Il y a tout de même un côté assez libertaire chez l'auteur, certains plan cul pouvant s'expliquer de cette manière...

Le recueil s'ouvre de bien belle manière avec Virtuose, où les nations prennent enfin conscience du réchauffement climatique et décident d'agir de manière assez brutal et dictatoriale. On retrouve ici les bons mots de l'auteur, son souffle libertaire, même si la fin manque un peu de maestria.
Puis ça se corse : La fille des vents nous balance en plein traitement de la crise des réfugiés, côté protection des frontières en inversant les points de vue. Mais tout cela est bien trop rapide et didactique, est ce du fait du coup de butoir de l'éditeur qui attend avec extase le texte. (Oui il y a du sexe);
Huis clos pour huit clones, qui convoque de grands noms de notre histoire en chahutant leur psychologie, m'a laissé indifférent. S'ensuit la nouvelle le prochain drink qui va vous en apprendre sur la formation des planètes. le tout avec beaucoup de stupre.
La Porte, la pendule et le Perce-Temps nous rejoue le surannée trope du voyage dans le temps à la mode quantique sans y apporter une grande originalité. La gare de Perpignan sous emmène dans une course folle contre l'effondrement de l'univers et dont je pourrais résumé par un "tout ça pour ça ?". Comme pour le texte le syndrome Islandais où l'auteur nous donne le recette libertaire et libertine pour vivre enfin tranquille libérés des empêcheurs de tourner en rond. C'est rigolo, mais ça arrête là.

"Je t'y autorise" relève le niveau : deux personnes se retrouve piéger dans un monde bien étrange où les habitants sont tous très polis, convenants et policés. Je retrouve ici la gouaille de l'auteur qui s'amuse, et nous amuse, des normes et les transgresse avec panache. Il convoque pour cela les différents thèmes de la SF dans un grand maelstrom pour nous proposer une fin à chutes multiples.
"Dix petits warps" nous emmène à bord d'un vaisseau, l'Agatha, des invités et des meurtres comme il se doit. Même si un peu longuet, la nouvelle prend toute sa saveur une fois le dévoilement effectué.
"Du rififi dans la ceinture de Kuiper" nous parle d'une théorie un peu fumeuse autour de la Terre
qui m'a bien fait rigoler. Voilà le genre de nouvelles qui me font dire que Bruno Pochesci a du talent.
Dans "Côté cour côté jardin", alors que les plus grands scientifiques se fracassent les neurones pour unifier micro et macro en une grande théorie du tout, qui mieux que l'auteur pour nous en donner sa version. Mais comme dans toute théorie scientifique, difficile de comprendre l'infiniment complexe et où voulait aller l'auteur.

Le premier inédit, "Entrée-plat-dessert", ressemble plus à de l'érotique qu'à de la SF et on voit venir la fin de loin. Fin qui empêche tout de même au tout de s'effondrer grâce a son ancrage dans l'actualité.
Dans "Aslexia maxima", nous avons le droit à une fort belle apocalypse. Je n'avais jamais lu cette idée de fin du monde ailleurs et c'est tellement simple que ça en est effrayant, il fallait y penser. le tout avec un côté anar bienvenue.
On finit avec "Le moins pire des mondes" où une invention va bouleverser le cours du monde. Voilà un texte qui, je pense, résume la philosophie de notre auteur : faite l'amour, pas la guerre. Mais en version quasi prude cette fois !!! Une bonne conclusion.

Au final, ce n'est pas le recueil du siècle, j'ai aimé la part libertaire, moins la part libertine. Je m'attendais à plus de rigolade, et c'est souvent l'indifférence qui s'est installé à la lecture.
J'aurais au moins appris deux choses : Jean Pierre Andrevon est aussi illustrateur et j'ai découvert un nouvel éditeur, Flatland, qui édite aussi la revue le nouvelliste.

Avis réalisé dans le cadre d'une opération Masse Critique Babelio.
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