15 mars 2021
Rencontre avec Jean-Pierre Andrevon, Romancier et Scénariste de Science-Fiction.
Modération : Julien de la Jal
Un entretien où il est question de "Gandahar", de René Laloux, Philippe Caza, un peu de Roland Topor et de Arthur C.Clarke, Le travail du Furet et du dernier ouvrage de JP. Andrevon "100 ans et plus de cinéma Fantastique et de Science-Fiction" donc de cinéma en général.
Pluies, orages, grelons chauds, averses de spores, chutes de grenouilles , c'est le quotidien d'hydra .
La nuit , toute cette flotte, la solitude, et la mort au bout.
Il savait bien que lire , il n'y fallait plus compter .
Sur le fond de brume bleutée qui , à l'horizon , noyait la teinte émeraude du ciel et le roux des prés .
Il faisait toujours chaud, trop chaud, le vernissé froid des couleurs et de la lumière allant à contre-courant de la température. Un temps déraisonnable. Comment était ce poème, déjà ? Il fait un temps déraisonnable/On avait mis des morts à table... Quelque chose comme ça. C'était d'Aragon, croyait-il se souvenir. Eh bien, la réalité avait rejoint l'art, en ce matin de juin où le temps déraisonnait par suite de la déraison des hommes.
Un audivi a claqué juste comme je passais à côté, au lieu du monolithe immatériel et scintillant à l'intérieur duquel une poignée de basanés se démenaient aves leurs bongos et leurs congas, il n'y a plus eu que le mur crasseux et un filet de fumée bleue s'élevant du socle THOMPSON-BRANDT. Tout autour ça s'est mis à gueuler qu'on allait tout casser, ce qui m'a paru superfétatoire parce que cassé, tout l'était déjà, ou presque.
Pourtant nous étions prévenus. Sarko ne cessait de nous le dire. La France appartient à ceux qui se lèvent tôt. Sous-entendu « La France de ceux qui se lèvent tard ne peut fonctionner que si le bétail se laisse mener à l’abattoir sans rechigner
Peut-on lutter contre le temps ?
Lorsque le cybertaxi m'a déposé devant ma R.I. (Résidence Intégrée), l'araignée tic-tac m'a dit qu'il était 21h14. C'est commode d'avoir une araignée au plafond, même si parfois, quand il fait humide surtout, comme aujourd'hui et comme souvent, je sens ses huit petites pattes me gratouiller ou me chatouiller l'envers du cerveau.
Jos a ouvert les yeux et m'a souri, avec toute sa bouche, avec tous ses yeux, avec tout son visage. Elle a des dents saines et très blanches, et qui sont vraiment les siennes; ses deux incisives supérieures se chevauchent un peu, mais ce n'est pas disgracieux du tout, c'est même tout le contraire. Oui, c'est tout le contraire, parce que ça donne à son sourire un côté... Je ne sais pas, je ne peux pas dire.
En tout cas, elle est revenue. Elle est comme ça, Jos, elle part, elle revient, elle part, elle revient, on ne sait jamais pourquoi, on ne sait jamais où elle va, et combien de temps elle va rester partie : une seconde, une minute, une heure. Mais elle revient toujours, et c'est son sourire qui annonce son retour.