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Critique de Antyryia



Ce roman m'a déstabilisé. Sans révolutionner le genre du thriller psychologique , il apporte indéniablement sa pierre à l'édifice. Wendy Walker indique d'ailleurs dans ses remerciements qu'elle essayait de cerner un nouveau genre.
Ce livre est un long monologue. Celui d'Alan Forrester , psychiatre en charge du recouvrement de la mémoire de Jenny Kramer , victime d'un long viol ... et victime de l'hôpital qui a traité son traumatisme par l'oubli , ce qui n'a fait qu' accroître ses symptômes dépressifs.
Nous lisons donc cette histoire d'un point de vue unilatéral , sans dialogues. Mais les protagonistes demeurent nombreux : La famille de Jenny , celle du docteur Forrester , l'inspecteur Parsons en charge de l'enquête ou encore les autres patients du psychiatre. Leurs échanges nous sont restitués ( de mémoire ou tels quels via des enregistrements ) et permettent donc quand même d'entendre d'autres personnes , d'autres points de vue , en plus d'aérer le texte.
La structure est donc originale et audacieuse , et bien qu'il y ait de nombreux retours en arrière et d'éléments répétés ( ce qui renforce l'aspect monologue mais peut irriter par moments ) , le style reste fluide et le lecteur ne se perd pas en chemin.
Bien qu'intrigué , j'étais sceptique au début du roman. le narrateur a beau être un psychiatre talentueux , il le dit un peu trop fort et il ne m'était pas possible de m'attacher ou de m'identifier à une personne aussi imbue d'elle même , détenant l'universelle vérité , dont les propos sont limite odieux par moments. Et je trouvais également qu'il y avait trop de digressions , que nous n'avions pas à connaître tous les secrets intimes de la famille de Jenny ou ses succès et son échec de thérapeute.
J'ai cependant poursuivi ma lecture , qui ne m'ennuyait pas pour autant et puis ... disons simplement qu'à une petite moitié du roman de simple narrateur se contentant de nous décrire les faits notre psychiatre s'inscrit également dans l'histoire en tant qu'acteur et là tout change. Toutes ces petites anecdotes qui me paraissaient futiles prennent au fur et à mesure toute leur importance , le thème du roman change également ( toujours la mémoire , mais sous un autre angle ) , les rouages sont en place et Wendy Walker peut alors nous emmener 200 pages durant vers les suites et conclusions de son intrigue. Comme sur une montagne russe où il faut d'abord doucement monter les rails avant de commencer à dévaler la pente.
En plus d'être prenant et intelligemment construit , ce livre pose de vrais questions sur la mémoire et l'oubli , faisant un parallèle évident entre les différents genres de stress post traumatiques ( qui ne s'arrêtent pas au cadre militaire ). Et nous en apprenons un peu plus sur les méandres de la psyché humaine , les troubles émotionnels , la psychiatrie de façon générale au travers des cas cliniques et interlocuteurs du docteur Forrester , sans que jamais l'auteur n'abuse du jargon médical.
Un petit bémol donc pour ce démarrage un peu lent et pour ces vérités assenées par notre narrateur avec lesquelles je ne me sens pas du tout en phase mais ce sont de petits détails comparé à la qualité de ce thriller psychologique renouvelant le genre. Vous trouvez la couverture magnifique ? Vous êtes souvent ravis par ce que propose les éditions Sonatine ? Les éloges autour de ce roman vous intriguent ? Contrairement à certains protagonistes du roman je ne voudrais pas vous influencer ... mais je crois que vous savez ce qu'il vous reste faire.
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