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Critique de SrouthyB_HC


le roman, Ma fille, ne t'en va pas, publié en 2017 aux Éditions Chèvre-feuille étoilée, est écrit par Marion Poirson-Dechonne. L'auteur a fait des études de Lettres Modernes, puis un doctorat ès arts et sciences de l'art à la Sorbonne, puis elle se consacre au théâtre et au cinéma. Elle a été professeure de français. Auteure de plus d'une cinquantaine d'articles sur le 7ème art, elle a publié trois livres avant le roman, Ma fille, ne t'en va pas.

C'est un roman écrit à la première personne du singulier et raconté par une mère, nommée Yasmina en s'adressant à sa fille, qui est partie faire le Djihad. La mère se remet en question sur la fuite de sa fille. Elle pense qu'elle est coupable de la fuite de sa fille, car elle lui a épargné tous les malheurs qu'elle a subis de son enfance jusqu'à ce qu'elle arrive en France et qu'elle ait son appartement à elle. La mère va nous faire part de ses pensées qu'elle aurait aimé dire à sa fille, des pensées si secrètes qu'elle n'aurait jamais pensé en parler avec ses enfants avant, et qui peut-être, aurait empêchée la fuite de sa fille. Elle va raconter son enfance douloureuse. Déjà, à cinq ans, elle était domestique, elle était séparée de sa mère et on la traitait comme une esclave. Puis elle raconte son mariage, un enfer selon elle. Elle s'est mariée à quinze ans avec un homme de trente-neuf ans, qui ne pensait qu'à boire et coucher avec elle, il avait une vision négative des femmes.

Ce roman réaliste et original énumère les sensations d'une mère qui a connu la fuite de sa fille partie en Syrie. Beaucoup d'émotions sont unies dans ce roman, la douceur et le regret de la mère s'y retrouvent. C'est un ouvrage réaliste car c'est un sujet d'actualité, les filles qui fuguent pour se marier et faire le Djihad en Syrie et qui se rendent compte malheureusement après l'ampleur des dangers. C'est un livre facile à lire avec un niveau de langue courant. Dès le début du roman, l'auteur nous immerge dans l'esprit de la mère et dans le contexte. Puis l'auteur alterne entre le présent et le passé de la mère (un chapitre présent et un chapitre passé et ainsi de suite) et elle arrive à nous faire distinguer le présent et le passé. Ensuite l'auteur utilise des comparaisons, comme à la page 83, au premier paragraphe,
« mais la particularité des rêves, c'est qu'ils s'évanouissent au soleil, comme la neige ou les vampires ». L'auteur montre bien que la mère est culpabilisée et qu'elle a honte d'elle. L'auteur a réussi à me transporter dans la tête de la mère grâce à ses pensées, ses émotions et sensations, on arrive à distinguer ses pensées. L'auteur nous fait parvenir par le biais de cette histoire, que les communications entre les parents et les enfants sont rares, qu'il y a souvent des incompréhensions entre eux, les problèmes sexistes et les visions négatives vis-à-vis des femmes, les hommes qui maltraitent leurs femmes.

Cependant, en lisant le titre du roman, je ne m'attendais pas à une histoire qui aborde un thème autour de la mère mais plutôt autour de la jeune fille, de sa quête, pourquoi elle est partie en Syrie. Comment s'est-elle fait endoctriner ? Par qui ? Que faire pour ne pas tomber dans ce piège ? Je m'attendais à des réponses à ces questions. Puis j'ai trouvé que les «flash-backs» de la mère étaient longs, que l'auteur pouvait nous en épargner quelques-uns.

J'ai eu de la compassion, de l'affection envers la mère qui se sentait coupable du départ de sa fille. Elle était perdue, elle ne comprenait pas pourquoi sa fille avait pris une telle décision. J'ai été ébranlée par cette histoire qui survient chez plusieurs familles en ce moment. Je ne le souhaite à personne !

Je conseillerais ce livre réaliste et impressionnant aux personnes susceptibles de comprendre le sujet, que c'est une mauvaise décision d'aller en Syrie, qu'il ne faut pas tomber dans le piège de l'endoctrinement, savoir se confier à ses parents en cas de problèmes, et de ne pas avoir des visions négatives sur les femmes.
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