On voit ici que l'amour de Paul et de Marie évolue. Paul a des mots plus tranchés. Il a des paroles dures. Il aime que Marie soit là, avec eux ; en même temps, elle n'est là que parce que sa femme l'a quitté. Marie est, d'une certaine façon, le symbole de son échec
Paul se souvient de cet après-midi. De cette fin d 'été qu'ils avaient passé, en partie, séparés. Marie lui avait dit, expliqué, tout en lui parlant d'amour, qu'elle ne pouvait plus l'aimer ainsi. Qu'elle avait besoin de plus. De sens. De futur. Paul dira le lendemain devant ses mais : "Marie a voulu me quitter hier." Paul sait qu'il a eu peur. Mais Paul sait aussi qu'il ne pouvait pas vivre une deuxième rupture. Être l'homme qui est quitté. Celui qui déçoit.
Paul aime Marie. Mais Paul aime sa solitude davantage. Paul aime Marie. Mais Paul aime Marie sans exigence.
A chaque marche, il aura la sensation de se rapprocher d'elle. En ouvrant la porte, il sentira son parfum. En déposant son casque, il sait qu'elle le verra en arrivant. Il a envie qu'elle se précipite pour le retrouver.
Paul est dans l'attente de Marie. Il voudrait qu'elle soit là tout le temps. Le corps de Marie habite ses jours et ses nuits. Il pense à elle comme un opiomane à sa drogue. Elle est sa ligne de fuite.
Marie a modifié sa façon de s'habiller. Elle porte désormais plus volontiers des escarpins et des robes. Elle se maquille tous les jours et veille à sa coiffure. Pour Paul, Marie est devenue femme. Elle a abandonné les tenues d'étudiantes. Elle s'habille le matin en pensant à comment Paul va la déshabiller le soir.
Il pense à la première fois où il a rencontré Marie. Il y a toujours une première fois, se dit-il. Une première fois à tout. Pour tout. Quelles différences entre une première fois et une autre ? Pourquoi celle-ci plus qu'une autre ? Paul aime raconter les premières fois. Il aimerait que grâce à Marie il n'y en ait plus d'autres. Qu'elle soit sa dernière première fois.
Marie ne sait plus où elle en est.Marie ne sait pas si elle pourra supporter la souffrance de Paul.