L'attentat contre les journalistes de
Charlie-Hebdo, le 7 Janvier 2015, a en quelque sorte "sanctifié" toutes les victimes, dont
Cabu. Mais je n'ai jamais été (et je ne suis toujours pas) "fan" des publications satiriques les plus virulentes. Bien sûr, je sais apprécier le talent de ces dessinateurs et je peux prendre au second degré leurs outrances; mais à la longue elles me fatiguent ou parfois me rebutent.
Cabu exprimait sans états d'âme une sorte de violence quand il prenait position contre ses têtes de Turc, qui étaient notamment l'armée, l'extrême-droite et tous les religieux (qu'ils soient intégristes ou non). Mais je trouvais que
Cabu était à part car, derrière son agressivité, on devinait chez lui une certaine candeur et une forme de tendresse pour certains de ses personnages, notamment pour
le grand Duduche (qui, d'ailleurs, représentait un peu son créateur).
Ce gros ouvrage retrace d'une manière détaillée la vie et toute la carrière de
Cabu, notamment son énorme travail pour le compte de Hara-Kiri, du Canard enchaîné, de
Charlie-Hebdo. Et surtout il nous montre un très grand nombre des dessins satiriques qu'il a "commis" au fil des années. Il avait la dent dure et un sacré coup de crayon; son imagination était infinie quand il s'agissait de pourfendre la "connerie" ou ce qu'il prenait pour telle.
Malheureusement, son audace lui a valu d'être assassiné par deux tueurs fanatiques: une fin à la fois logique et inattendue.