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Critique de Stockard


Mexique, années 20/30, des immigrés et des natifs se croisent, s'aiment, s'ignorent et se déchirent à travers les douze nouvelles qui composent L'Arbre de Judée.
Puisque Katherine Anne Porter situe son recueil à l'épilogue de la révolution mexicaine, on aurait pu s'attendre à des récits de castagnes, des histoires de guérilleros etc., que nenni, l'auteure s'attache à nous présenter des habitants lambda parfois pauvres, parfois non, parfois vieux, parfois mourants, parfois en pleine santé, aimant le pays ou regrettant d'avoir quitté leur Amérique du Nord natale pour suivre un mari ou une femme avec qui ils ne s'entendent de toute façon plus. Parce qu'avec L'Arbre de Judée, les choses sont claires : pas un pèlerin heureux ! Katherine Anne Porter ne nous peint que des personnages fiévreux et torturés, et qu'ils soient habités par l'amour, la haine ou la vengeance, pas de jaloux, tout le monde souffre. Et pour bien assombrir un tableau déjà pas mal funèbre, tous ces protagonistes sont placés dans des situations tortueuses souvent inextricables où l'idéalisme de départ fait toujours immanquablement place à la désillusion.

Un recueil où l'action, si elle n'est pas tout à fait absente, se met en place doucettement, Katherine Anne Porter prenant bien le temps de faire mûrir ses nouvelles sous le soleil de Ciudad Juarez ou de Guadalajara et il suffit de s'attaquer à la deuxième ou troisième nouvelle pour se rendre compte que les évènements qu'elle nous décrit sont bien plus complexes qu'ils n'en ont l'air à première vue ; l'apanage des grands écrivains ça, et nul doute que K.A. Porter en fait partie.
Malgré tout, si j'ai apprécié l'écriture fine et léchée et la psychologie fouillée des personnages (on sent tout de suite qu'on a entre les mains l'oeuvre d'une auteure brillante) hormis une ou deux nouvelles, je n'ai pas éprouvé un enthousiasme délirant pour ce livre... très probablement dû à une trop grande attente au départ.
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