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Critique de margueriterothe


L'Affaire de l'homme à l'escarpin, de Jean-Christophe Portes commence par une course-poursuite nocturne.
Le lendemain, au petit matin, un jeune homme bien mis et plutôt joli garçon est retrouvé crâne et mâchoire fracassés. Il s'avère qu'il était le pourchassé de la nuit précédente. Examinant le corps du défunt, le commissaire de police Piedeboeuf est dubitatif. Ce qu'il observe de la scène du crime et de la victime ne l'oriente pas nécessairement vers un assassinat crapuleux. C'est à partir de cette séquence, assez courte, que se rattache toute l'intrigue très touffue de l'Affaire de l'homme à l'escarpin.
L'époque

Ce mois de juillet est l'un des plus brûlants que les Français aient connu depuis bien longtemps. Paris est une fournaise où les remugles de la saleté des rues mêlée à celle des corps malpropres sont à peine supportables. Et, parallèlement, à cette exaspération des sens, s'ajoute celle des esprits. La Révolution qui avait mis à bas l'ancien Régime en 1789 avec la prise de la Bastille trébuche. Tous les partis révolutionnaires veulent la Liberté, l'Égalité et la Fraternité, mais d'abord pour eux-mêmes... Car les plus virulents et les plus acharnés ont des appétits d'ogre. Et nombre d'entre eux sont fin prêts à dévorer leurs propres enfants – le peuple, en l'occurrence ; cet éternel couillon de service que l'on peut berner avec quelques belles paroles creuses, tout en lui glissant deux sous au creux de la main. Parmi tous ces voraces, c'est à celui qui arrivera à se tailler la plus grosse part dans le gros gâteau qu'est la France en perdition. C'est le temps des complots, des trahisons et des règlements de comptes. Dieu n'est plus. C'est chacun pour soi, Satan pour tous.
Mon ressenti
On est en pleine révolution et Jean-Cristophe Portes n'édulcore pas les événements. La politique s'exerce avec la rage (froide ou pas) au ventre. Les têtes sont tranchées pour un oui ou pour un non et fichées tels des trophées sur des piques. le « Ah ! Ça ira ! » se hurle à tue-tête et le sang coule à flots. (Il faut savoir que dans les faits, la Révolution française a fait 1 400 000 morts |Un million quatre cent mille morts).
Le roman est d'une belle densité (beaucoup d'action et de retournements de situation, le tout narré sur une semaine), extrêmement bien documenté et par-dessus le marché, fort bien écrit ; pour ma part, j'ai été autant captivée par le sujet que par la prose de l'auteur. Quant à la psychologie des personnages, elle est finement ciselée. Enfin, pendant ma lecture, au fil des déplacements des personnages dans Paris, je me disais que l'auteur avait dû travailler avec un plan de la ville de l'époque, tant tout cela était précis. Songeuse, je me demandais où je pourrais trouver le plan en question pour y jeter un oeil. Sympa, Jean-Christophe Portes a réalisé le voeu de ses lecteurs les plus curieux en leur donnant le renseignement en fin d'ouvrage (🙏💗 merci !)
Lien : http://www.margueriterothe.c..
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