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Critique de Stockard


Découpé en trois parties aussi passionnantes qu'insupportables, Vous n'aurez pas les enfants commence en nous présentant quelques uns des enfants juifs visés par la rafle lyonnaise du 26 août 1942 ainsi que leur futurs sauveteurs et nous détaille la vocation de l'Amitié Chrétienne, association interconfessionnelle créée afin de « venir en aide par tous les moyens à toutes les misères morales et matérielles des sujets français, étrangers, apatrides ou de nationalité incertaine, placés par les circonstances dans la situation de réfugiés ou indigents, et en général à toute personne placée par les événements non seulement dans la misère, mais encore dans la gêne, et qui, malgré son bon vouloir, ne peut travailler ou ne trouve à s'employer ».
Dans la deuxième partie, on entre dans le vif du sujet de l'ouvrage, après la rafle et le rassemblement des familles parquées dans le camp de Vénissieux, le plan d'évasion pour les enfants, puis le sauvetage (réussi) en lui-même.
Et enfin, troisième partie : comment les enfants ont été exfiltré du camp, conduits vers la Suisse le plus souvent, ce qu'ils sont devenus, comment leurs sauveurs ont réussi à les protéger malgré la pression de Vichy. Et puis, l'émotion des photos d'époque : le camp de Venissieux, les enfants, quelques papiers officiels, le fameux acte d'abandon parental...

Voilà ce que nous raconte ce livre bouleversant, des familles entières raflées, rassemblées dans un camp en vue d'une imminente déportation vers Auschwitz. La planification mise en place dans l'urgence pour essayer d'en sortir au moins les enfants, orchestrée par le cardinal Gerlier, l'abbé Glasberg et toute une organisation de femmes et d'hommes refusant l'horreur de l'inhumain projet Vichyste répondant révérencieusement aux demandes nazies et ce furent 108 enfants qui, après que leurs parents eurent signé un papier d'abandon de garde, ont été sortis du camp à la barbe des geôliers et disséminés dans des familles alliées des alentours.
Tous ces enfants furent sauvés, tous sauf deux qui, repris, ont été déportés et gazés. Deux. Deux de trop. Malgré tout, les 106 autres devant partager cet intolérable sort s'en sont tirés grâce au courage et à l'obstination de quelques uns, Justes parmi les nations, héros de l'Histoire.


Une vingtaine d'années de recherche, voilà ce qu'il aura fallu à Valérie Portheret pour forger son livre-devoir de mémoire.
Le temps n'est pas toujours gage de qualité mais souvent il y contribue. Qui se pencherait sur un sujet pendant 25 ans pour le traiter par dessus la jambe ? Pas Valérie Portheret en tout cas, c'est certain, son livre le prouve en nous décrivant par le détail l'une des plus grande entreprise de sauvetage durant la Shoah. Un épisode trop méconnu qui méritait bien une thèse et puis finalement tout un livre pour nous rappeler que « ce que nous montre ce sauvetage est sans équivoque : la réunion de tous les talents humains peut rompre le mal et produire un monde meilleur. Puisse ce récit propager cette leçon de vie. »
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