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Critique de JML38


De la fin des années cinquante au début des années soixante, le monde vit une crise géopolitique majeure entre Est et Ouest, un affrontement nucléaire entre les deux blocs n'ayant jamais été aussi envisageable. D'atomes, il en est beaucoup question dans ce roman, avec l'utilisation par le Vatican, sous l'influence de Pie XII le pape du moment, de travaux d'un nommé Majorana, sur les neutrinos rémanents du passé et autres subtilités – un peu absconses - de physique quantique, qui pourraient aboutir à la réalisation d'une machine permettant de voir le passé.

On entre alors de plein-pied dans la Science Fiction – même si on nous annonce une part de vérité à l'origine du récit -, le grand écrivain Isaac Asimov ayant déjà imaginé ce « chronoviseur » dans une de ses nouvelles.

Pour les tauliers du Vatican, Pie XII, puis Jean XXIII et Paul VI, le but est au départ d'une grande simplicité : combattre les dissensions qui apparaissent au sein de l'Église catholique avec des mouvements de prêtres ouvriers et autres ecclésiastiques qui prônent une religion plus proche des pauvres et des réelles attentes des fidèles – un grand classique dans l'histoire du catholicisme entre autres -, en prouvant la véracité des événements décrits dans les évangiles, pour asseoir de façon définitive le christianisme sur des fondements incontestables et irrévocables.

Le roman mélange de fait astucieusement les genres. le thriller ésotérique d'abord, sur fond de SF, le roman d'espionnage ensuite, avec la CIA, le KGB et le MOSSAD, qui se positionnent dans une course à l'échalote dont ils ne connaissent ni les tenants ni les aboutissants, mais dans laquelle il ne leur faut pas prendre une longueur de retard par rapport au Vatican et aux camps adverses.
Le récit est particulièrement attrayant et procure au lecteur quelques séances de rattrapage en théologie et archéologie, lui permettant de découvrir - ou de mieux connaître -, de Nazareth à Jérusalem, en passant par Capharnaüm et Qumrân, les personnages et les lieux d'une époque qui a façonné les deux mille ans suivants.

La tension et le suspense montent doucement en puissance, et j'ai eu du mal à lâcher ce livre avant la toute dernière révélation. J'avoue avoir été surpris de me passionner à ce point pour cette quête du grand mystère de la foi à travers les âges.
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