Et au cœur de la rencontre, si on y parvient, il y a ce lieu qui n’en est pas un, qui fait tout son prix. Sans mouvement et sans repos, au cœur de la rencontre il y a l’impossibilité de l’atteinte. Et le manque comme une empreinte, un souvenir douloureux.
on essaiera de faire comme si cette infidélité au fil de notre histoire n’avait pas existé. On fera comme s’il n’y avait pas eu d’aparté. Ou plutôt, si: l’aparté aura bien existé, et ce sentiment d’être étranger chez soi perdurera. Il sera même précieux. Il permettra de ne pas coller tout à fait à cette réalité-là et, de ce fait même, de mieux s’en percevoir l’acteur.
Quelle fatigue étrange, de se retrouver face à sa propre violence, sans avoir le visage de l’autre comme support ou comme rempart. À cette querelle il manque encore comme une ponctuation, une porte claquée qu’on attend encore.
Que l’autre porte cette fatigue comme un caillou dans sa main, lisse et lourd, gisant, un caillou seulement, qui serait tiède dans la tiédeur de sa main.
Maintenant, sur cette carte, apparaît clairement l’absurdité de la situation. Pour l’instant tout ça était dans le flou, dans la douleur de l’indécision. Mais ce dont il s’agit c’est d’à peine quelques dizaines de kilomètres d’écart entre deux points de destination. Et rien ne sera plus
Ce que tu veux tu ne le sais pas. Tu ne le sais jamais. Ce que tu veux, jamais.
Mais non, il faut faire le plein, on ne peut pas accepter de faire de sa propre vie un récit invraisemblable.