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Critique de missmolko1


Première lecture de 2018 et je dois dire que l'année commence très fort !

Carmen Posadas signe ici un roman vraiment très drôle autour du meurtre de Néstor Chaffino, un célèbre traiteur, retrouvé dans une chambre froide. "Il est incontestable que les fourneaux sont de bons alliés pour les confidences.Que devant un chaudron de sirop bouillant dans lequel flottent par exemple, des fleurs d'oranger ou peut-être aussi, des morceaux de potiron et autres délices,on finit par révéler à un ami ou à un maître ses secrets les plus intimes,comme le ferait un jeune barde en présence d'un druide."
Autour de lui gravitent ses employés et employeurs et tous, suite à plusieurs quiproquos ont une bonne raison de vouloir sa mort. Qui a donc fait le coup? Vous ne le saurez que dans les dernières pages et l'auteur m'a surprise car je ne m'attendais pas à cette fin....

L'intrigue est prenante, l'enquête également et puis le style hispano - sud américain est indéniablement là, avec sa petite pointe de folie qui donne au livre une note différente des romans policiers classiques. Bref c'est une excellent moment de lecture assuré.

Il y a longtemps que je veux découvrir un roman de Carmen Posadas et je ne suis vraiment pas déçue. Sa plume est vraiment agréable à lire et son écriture très acérée : pleine d'humour, d'ironie mais aussi de vérité. Elle sait trouver les mots justes:
"Les chambres de ceux qui sont morts jeunes sont le sanctuaire de leur absence, mais aussi le refuge de la lâcheté des vivants. Peu nombreux sont ceux qui se risquent à vivre avec les souvenirs et à les intégrer dans le présent. Seuls les plus forts sont capables de laisser la photo d'un enfant mort dans leur salon en s'exposant aux questions des inconnus et au poids de ce sourire juvénile immuable qui ignore le passage du temps. Nous vieillissons tous pendant qu'eux, parallèlement, rajeunissent, en nous faisant sentir coupables de ne pas avoir joui jusqu'à la dernière seconde de leur brève présence, de ne pas avoir deviné qu'ils pourraient partir, laissant tout à moitié chemin. Laissant non seulement inachevées leur vie et leur illusions, mais, ce qui est plus douloureux encore, laissant en suspens ce qui s'est passé le jour de leur mort, peut-être une discussion idiote dont nous nous rappelons tout juste quelques mots désagréables que nous regretterons toujours: «si je ne lui avais pas dit... si je ne lui avais pas fait...». Mais personne ne peut ressusciter les morts ni compléter leur destin.
Voila pourquoi beaucoup de gens préfèrent oublier ceux qui sont partis, sans pour autant les trahir, et les effacent ainsi de leur vie quotidienne, tout en les gardant présents dans un endroit de la maison : un petit sanctuaire coupable et à la fois rassurant, comme l'est la chambre d'Eddie Trías chez ses parents."

J'ai plusieurs roman de Carmen Posadas dans ma PAL et une chose est sur, c'est que je ne tarderai pas à les en sortir !

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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