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Critique de thibautgirardihs


Ce roman constitue la suite de L'élu. En dépit de quelques longueurs, ce roman se distingue par sa profondeur, son intrigue, et son dénouement à couper le souffle qui nous renvoie par la suite à l'ensemble de l'histoire. Il présente de nombreuses perspectives d'analyse : foi et modernité, textes sacrés et exégèse critique moderne, foi et psychologie, et bien sûr l'amitié, n'en sont que quelques exemples.
Je suis resté personnellement sur la place de la parole du fait du dénouement stupéfiant de la fin du livre. La dialectique parole et silence parcourt toute l'oeuvre, notamment dès le tome 1 par l'éducation silencieuse que le père de Danny a imposé à son fils.
Rav Kalman, le talmudiste orthodoxe revenu de l'horreur de la Seconde Guerre Mondiale s'en sert avec violence pour surmonter sa propre violence envers les bourreaux, et défendre son rapport aux textes sacrés. Danny, le psychologue va s'en servir pour guérir Michael : celui-ci est libéré de ses sentiments paradoxaux envers ses parents et sa foi juive par la force de l'aveu. La parole qui se fait aveu (véridique par définition) est un exutoire libérateur.
Le dénouement du livre nous renvoie avec une profondeur prévisible mais surprenante malgré tout, au rapport à la vérité au sein de la religion juive, notamment au rapport aux textes sacrés de la Torah et du Talmud. La vérité de la foi ne peut se départir des vérités rationnelles, des vérités humaines : elle ne peut s'énoncer indépendamment, jouer à part, sans entrer dans le concert des rationalités philosophiques, psychologiques, humaines plus globalement. Si elle ne le fait pas, elle engendre les pires névroses, des divisions intérieures inhumaines et pousse à la schizophrénie, à la catatonie dans le cas de Michael.
A la croisée de la parole et du silence, il y a le secret de Michael (p.463) que Danny tente de percer. Seul l'aveu du secret libère l'homme de ses pires névroses.

Dès le livre terminé, je me suis posé la question du titre. Seule la deuxième épigraphe m'a éclairé, celle du Rabbi de Kotzk. Cette prière peut être mise dans le coeur de Michael, dans les épreuves qu'il traverse. Aller au bout de notre vérité humaine, ici par la psychologie, permet à Dieu de tenir sa promesse. Devenir humain est le seul chemin de foi.
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