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Critique de musaraneus


Été 1955, Money, Mississippi. le jeune Emmett Till, un afro-américain de 14 ans, arrive de Chicago pour quelques jours de vacances dans sa famille.
Mais lors de l'achat de boissons avec ses cousins dans l'épicerie des Bryant, le garçon se voit accuser de propos irrespectueux par la commerçante Carolyn Bryant. Furieux, son mari, Roy Bryant, accompagné de son demi frère J.W. Milam, forcent en pleine nuit la porte de l'oncle d'Emmett pour enlever le jeune homme. Son corps sera retrouvé quelques jours plus tard dans la Tallahatchie River.
Pour la communauté afro-américaine c'est l'effroi, mais plus que la consternation du public face à l'acquittement des frères Milam-Bryant, c'est le visage défiguré par les coups du pauvre garçon, qui restera gravé dans les mémoires…

« A quel moment une affaire qui n'a rien d'isolée cesse d'être celle de plus pour devenir celle de trop et déclenche, de manière consciente ou non, le passage à l'action ? »
Cette question qui sous-tend le récit de Jean Marie Pottier attise effectivement la curiosité quand on apprend que Rosa Parks était dans la foule venue écouter le discours du Dr Howard, prononcé à Montgomery sur l'affaire Till quelques semaines après la mort du garçon et quelques jours avant l'arrestation de Parks pour l'acte de résistance qu'on connaît.
De même qu'un certain Martin Luther King, ainsi que tant d'autres, marqués à vie par l'atrocité du crime.
Peut-être parce qu'Emmett n'est qu'un enfant au moment de son assassinat. Sans doute parce que sa mère n'aura de cesse de raconter son histoire, afin que l'Amerique ne puisse pas fermer les yeux.
Il n'y a pas de réponse à cette question, mais une certitude, Emmett, ce jeune garçon au regard malicieux est devenu, bien malgré lui, le symbole de tous les lynchages et crimes racistes perpétrés sur le sol américain.

Aujourd'hui les droits civiques ont progressé. Mais le triste constat des monuments saccagés et des lieux de mémoire vandalisés rappelle que le combat pour l'égalité n'est malheureusement pas terminé.
Et la foule des manifestations Black Lives Matter, plus d'un demi siècle après l'assassinat d'Emmet Till, continue de scander «Never again ».
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