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Critique de DreamBookeuse


Quand on lit le titre, on s'attend à un road trip, quelque chose qui aurait le goût du voyage et de l'inédit, quelque chose d'exotique. On oublie souvent les balades de l'entre soi. Les chemins tortueux de l'âme que l'on se doit d'emprunter. Ceux des souvenirs qui refusent de remonter par peur ou par maladie. C'est ce genre de balade dont nous parle Martine Pouchain.

Au début, j'étais sceptique. Vraiment. L'écriture était intéressante mais le sujet m'ennuyait. Ce petit garçon qui raconte cette vie qui n'est ni tout à fait la sienne, ni tout à fait celle d'un autre. Il y avait à la fois une forme de violence et de candeur comme si tout ce qui se passait, aussi horrible que ce soi, n'avait aucune espèce d'importance. Une écriture en paradoxe à la fois plate et belle, froide et vivante, comme si à force de parler de cet homme elle en avait attrapé toutes les facettes. le parler est franc, direct, parfois un peu argotique ce qui lui donne des accents de vérité irréfutable. L'histoire racontée par le petit garçon se couple de passages plus erratiques, moins cohérents, à l'intérieur même des pensées de Sean Hopper.

Peut-être d'ailleurs qu'il faudrait vous parler un peu de cet homme sur lequel se centre le récit. Sean c'est un homme taciturne qui arrive dans la petite ville de Springfield avec ses peurs, ses faiblesses et ses blessures à l'âme. Mais ce que les autres voient, parce qu'il a oublié qui il était, s'est fondu dans une personnalité qui n'était ni tout à fait lui ni tout à fait quelqu'un d'autre, c'est son extrême violence, son regard de tueur lorsqu'il abat une bête d'un seul coup de pistolet, le visage de Bonnie qui se décompose de plus en plus et dont l'amour ne suffit pas. Jusqu'au jour où elle part. Où il frôle la mort. Où il ne peut plus abattre de vaches. Sean a changé mais personne ne peut le voir. Même pas Bud qui nous raconte cette histoire aussi folle que touchante.

« Bonnie ruisselle de bonheur et ne cesse de le répéter avec les yeux. Bien sûr, elle a ses contrariétés comme vous et moi, mais les contrariétés sur fond de bonheur, ça n'a pas le même effet que les contrariétés de tout un chacun. »

Alors voilà, on suit la vie de cet homme malade – de chagrin, d'amour étouffé – et parfois on s'ennuie un peu. On soupire. On tressaille. On se rend sans doute un peu malade aussi au contact de cet Ahida, cet homme-tempête. Mais on poursuit. Parce qu'il y a Bud et sa façon de parler aux arbres, aux hérissons et aux corbeaux, parce qu'on a envie de comprendre comment Bud, un petit garçon, en est venu à connaître l'histoire de l'homme allergique aux « mouflets ».

Et puis, page 218, j'ai les larmes aux yeux. Ça vient comme une vague en pleine tempête. Cette tempête qui est arrivée sans crier gare. Je l'ai vu enfler de loin. Mais la voilà. L'oiseau-tempête se laisse prendre dans l'instant de grâce et moi avec. A quelques pages de la fin, le coup de coeur. Implacable et furieux.

En résumé

La Ballade de Sean Hopper commence sur des airs de récit de vie. On y suit le regard de Bud, un petit garçon solitaire avec pour seule compagnie sa grand-mère qui parle aux esprits. de l'autre côté du jardin, un homme, dont l'histoire aura un impact étonnant sur la sienne. Alors on écoute, on patiente. Et si l'ennui du début cède petit à petit la place à l'addiction, c'est surtout un coup de coeur !
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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