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Critique de 1001histoires


Dans le Beyazstan, un pays imaginaire issu de l'ancienne URSS en Asie centrale… "Un contexte financier contraint" élément bien réel de la litanie des difficultés de la France … C'est le contexte choisi par Pierre Pouchairet dans ce polar diplomatique.

Gwenola Fontaine la consule générale de France à Schimansky, ville perdue au sud du Beyazstan à plusieurs heures d'avion de la capitale Gulmada, a été assassinée, son cadavre retrouvé dans son bureau par Baha Babaef homme d'entretien beyaze qui préfère prendre la fuite après avoir piraté un ordinateur du consulat car il est aussi chargé de renseigner le KNB, le service de sécurité du Beyazstan issu de l'ancien KGB. En guise de récompense, il devient le coupable idéal pour les autorités locales. Il doit prendre la fuite, c'est un ancien militaire soviétique, il ne sera pas facile de le retrouver.

La France ne se satisfait pas de la version officielle beyaze. Mener une enquête même informelle dans un pays souverain ne s'annonce pas facile. Pour infirmer ou confirmer la version officielle beyaze, le Quai d'Orsay missionne sur place un ambassadeur, jeune retraité, Bruno Delaroque, et le commandant Patrick Girard un flic dont la réputation n'est plus à faire au 36, quai des Orfèvres. Un diplomate un peu guindé et un flic décomplexé, ce binôme qui fonctionne bien, apporte une touche d'humour dans un récit où se mêle le sérieux de la géopolitique et la gravité de la criminalité.

Pierre Pouchairet mène trois récits de front. Avec celui de Baha, c'est la face sombre de l'Asie Centrale qui défile avec la corruption, les conflits d'intérêts, le blanchiment d'argent sale, les trafics d'héroïne venue d'Afghanistan et à destinée à l'Europe occidentale. C'est aussi l'action pour échapper aux services secrets beyazes et la violence des gangs. le portrait de Gwenola Fontaine est une véritable immersion dans une facette de la diplomatie française. le parcours professionnel et la vie privée de Gwenola sont détaillés et son ambition rend crédible ses dérives lorsqu'elle a été en poste dans un coin perdu d'Asie centrale. le quotidien du consulat de Schimansky est passé au crible, action culturelle, délivrance de visas véritable monnaie d'échange avec les notables beyazes, et recherche de « sponsors locaux » pour compenser « un contexte financier contraint » mais le tout sans occulter l'importance et l'utilité de la présence française dans tous les points du globe. Gwenola et son mari ne faisaient pas l'unanimité dans leur entourage en mêlant vie professionnelle et vie privée et étaient soupçonnés de trafic d'influence. L'enquête de Girard et Delaroque offre un autre regard sur l'Asie Centrale, découverte d'un quotidien insoupçonné et de procédures policières locales encadrées par un KNB inquisiteur. le binôme français travaille avec une jeune enquêtrice du KNB. le dénouement permet de croiser des personnages récurrents de l'auteur, Johana Galji et Léanne Vallauri. le lecteur n'est pas au bout de ses surprises.

Le Beyazstan est un pays imaginaire situé au nord de l'Ouzbékistan et du Kirghizistan à l'emplacement du Kazakhstan. Pierre Pouchairet n'a pas son pareil pour faire voyager ses lecteurs et tout ce qu'il raconte reste fortement ancré dans la réalité. C'est ce qui me plait dans ses polars, ils sont instructifs et lucides, distrayants et ses scénarios s'inscrivent dans des contextes géographiques exotiques bien dépeints. Je l'ai déjà dit « cela sent le vécu ».

Pierre POUCHAIRETLa consule assassinée. Parution en septembre 2021, Éditions Filature(s). ISBN 978-2-4915-0719-0 .
Lien : http://romans-policiers-des-..
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