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Critique de SebastienFritsch


Teddy, traducteur de bandes dessinées publiées dans la presse, se retrouve gardien d'une île solitaire au milieu du St-Laurent, l'Ile Madame. Pourquoi ? Parce que son patron veut son bonheur. Et, pour Teddy, le bonheur, c'est pouvoir travailler ses traductions au calme, avec la seule compagnie de ses dictionnaires et de son chat Matousalem. Tout va bien pour lui, jusqu'à ce que le Patron commence à sentir que le bonheur de Teddy n'est pas parfait. Qu'à cela ne tienne : le Patron, efficace, fera en sorte d'arranger les choses sans délai. Et la solution, c'est de laisser le traducteur travailler dans l'isolement... tout en brisant sa solitude. Marie, une jeune femme un peu marginale, viendra donc le rejoindre. Elle prendra la maison du sud. Il gardera la maison du nord... et les deux chats : Matousalem et Moustache, nouvelle venue.
Mais les mois passent, et il s'avère que, malgré leur vie tranquille, faite de calme, de paroles échangées, de respect, les deux occupants de l'île donnent encore l'impression au Patron que leur bonheur n'est pas parfait... Alors, au fil des mois, d'autres personnages arriveront, déposés sur l'île Madame par l'hélicoptère du patron, à chaque période de grandes marées.
La petite communauté qui se crée ainsi est un mélange hétéroclite de personnalités toutes originales... et pas toujours compatibles. Pourtant, on découvre peu à peu que chacune de ces personnes à un rôle à jouer. Et la "pièce" dans laquelle elles jouent n'est autre que la vie de Teddy le traducteur solitaire.
A la lecture de ce roman, tout en douceur, en images et en situations certes farfelues, mais plutôt calmes et simples (au moins au départ), on sent surtout un charme tendre, très agréable. Puis l'ambiance évolue... mais je ne peux pas en dire plus. L'écriture, elle, reste très belle, tout en douceur et en finesse, au fil des pages, et l'humour n'est pas absent.
Pourtant, quand on atteint le point final, on comprend que ce n'est ni un conte gentillet, ni une succession de situations plaisantes et/ou amusantes. "Les Grandes Marées" s'avère, en fin de compte, être une fable bien plus grave que peuvent le laisser croire ses premiers chapitres et la simplicité de son personnage central ou la gentillesse attentive de Marie. C'est même une parabole sur la vie et ses pièges que nous offre Jacques Poulin, et surtout le piège le plus dangereux qui menace tout homme : les autres.
En plus de cette morale, on trouve aussi des réflexions sur la création, l'écriture, et le travail intellectuel en général, ainsi que des idées sur la relation au langage.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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