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Critique de motspourmots


Un récit qui va à l'encontre des images d'Epinal sur l'émerveillement de la maternité.
Un récit choc, qui explore le choc de la rencontre entre la narratrice, Maria, et sa fille Adèle dont elle vient juste d'accoucher, un choc qui fait apparaitre non pas le bonheur béat mais la peur de reproduire un schéma de violence qui se transmet via la lignée maternelle.
Pour Maria, c'est la confrontation avec le non amour maternel de sa propre mère, la prise de conscience douloureuse de cette violence (car on peut parler de violence dans cette façon de ne pas aimer, de rabaisser, de railler... ) qu'elle a subie et dont elle pâtit encore par des séquelles psychologiques qui n'attendaient que ce choc hormonal pour tout bousculer.
Revivre cette relation, se la raconter et la raconter à sa fille c'est aussi pour elle une tentative de mieux comprendre, de briser là la malédiction et de se donner une chance d'accueillir ce nouveau maillon à la longue chaine des femmes de la famille dans une atmosphère où l'amour prend plus de place.

"Adèle, ne participe pas à ta propre oppression. Je ne t'apprendrai rien de plus entier. Et si un jour, l'oppression c'est moi, va-t'en. Je suis restée moi trop longtemps auprès des femmes faibles. Il me reste quoi. Un petit livre à leur envoyer à la gueule, au temps où la littérature n'a plus d'estomac."

Un livre courageux, qui ose parler du mal que se font les femmes entre elles, reproduisant inlassablement un schéma inscrit dans une sorte de patrimoine qui se trimbale de génération en génération. Une façon de briser un tabou autant que d'inverser la tendance dans sa propre lignée.
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