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Critique de 974JerLab34


« Yvonne Berthier était la reine absolue du Voltigeur, un café de Levallois qui ne payait pas de mine, mais dont le patron se doutait un peu des « qualifications » de cette cliente régulière qu'il considérait comme une drôle de gonzesse ayant sûrement le bras long, très très long. Pure intuition aveyronnaise. Il serrait donc les fesses et, petit à petit, avait accédé à tous ses caprices. Qui n'était pas nombreux, mais terriblement précis. Grand café, carrément une lessiveuse, un quart de Brouilly, du pain grillé, du beurre demi-sel, une petite assiette de charcuterie, avec, une fois sur deux, de l'andouille de Guéméné, et toujours un peu de fromage. du genre qui cocotte. »
Vous ne connaissiez pas Jean-Bernard Pouy ? Voilà, cadeau pour vous ! Pendant 200 pages, c'est un festival de bons mots, de personnages croquignolesques. Pouy vous met en appétit littéralement, c'est une littérature qui donne envie de ripailler. Par exemple, dans un Corail, sortir les rillettes, le livarot, manière d'en faire profiter toute la rame.
Littérature policière qui est l'occasion de dézinguer les infatués, d'égratigner les institutions, un joyeux chamboul'tout qui repeint la grisaille avec des couleurs que Desigual n'ose même pas.
Ce « Samedi 14 » m'a même ému.
D'abord parce que j'ai pensé très fort à ma mémée. L'histoire débute à la Souterraine, Creuse. Vous connaissez ? Non ? Tant mieux ! C'étaient mes vacances, mais pas la Floride, même pas « Au bord de la mer ». Heureusement, Mémée y vivait. J'adorais la taquiner sur son « bled », son clocher de guingois, sa gadoue… J'ai eu du temps pour ça, elle a frisé la centaine d'années. Elle faisait semblant de se mettre en rogne face à mon "Limousin bashing". J'aurais sacrément bien aimé lui lire quelques extraits de « Samedi 14 »…
Ensuite, parce que le héros de « Samedi 14 », un activiste poéto-anarchiste, ne se déplace pas sans son Queneau… Il nous fait partager sa passion pour ce cher Raymond. C'est très gentil de sa part.
Et Pouy, c'est tout !
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