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Critique de Meps


On s'offusque volontiers avec notre regard occidental du système des castes indiennes avec les séparations bien codifiées qu'il instaure dans la société. Mais on a tendance à oublier que pendant très longtemps, jusqu'au milieu du vingtième siècle, il existait dans beaucoup de maisons une séparation en deux castes bien distinctes: maîtres et serviteurs.
C'est à ce rappel que nous convie le roman autobiographique de Margaret Powell. Elle n'hésite pas à marquer cette frontière en parlant d'Eux et de Nous. le ton est caustique et pointe les incohérence des maîtres, leur sentiment de supériorité, leur ignorance de ce qui se dis sur eux "en bas". L'avantage de ce récit c'est que Margaret n'épargne pas non plus certain(e)s de ses collègues dans leurs réflexes, leur volonté de singer les maîtres, la hiérarchie qu'ils reproduisent à leur niveau en rapport avec les fonctions de chacun. Elle ne s'oublie pas dans le tableau ironique, reconnaissant ses propres limites, par exemple qu'elle ne partagerait pas non plus son argent si elle était riche elle-même.
Au delà de la photographie sociale qu'elle nous offre, sa longue carrière est également un témoignage historique des habitudes domestiques de tout le vingtième-siècle, entre conseils de nettoyage, manière de préparer ou d'organiser les repas, inventions d'ustensiles divers pour faciliter ou non le métier.
Si certains passages sur le nettoyage des poignées, des casseroles ou des différents sols paraissent parfois redondants, Margaret nous parle aussi des relations amoureuses, sait différencier certains patrons plus respectueux de leurs employés et donne ainsi quelques conseils RH que pourraient appliquer certains PDG encore de nos jours. Aucunement dupe sur une relation amicale possible entre supérieurs et employés, elle sait néanmoins qu'on ne travaille que mieux quand on se sent un minimum respecté.
La peinture est si saisissante qu'elle aurait abouti à la création de plusieurs séries à succès en Angleterre dont Downton Abbey. Après cuisinière et femme au foyer, une nouvelle carrière médiatique s'ouvre pour celle qui n'a jamais su se résigner à n'être "qu'"une domestique.
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