AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Luniver


Vous avez déjà probablement entendu parler du multivers, théorie selon laquelle, pour essayer de faire simple, si vous lancez une pièce et qu'elle tombe sur le côté ‘pile', il existe un monde parallèle dans laquelle elle est tombé sur ‘face', avec toutes les conséquences que cela peut entraîner.

Et bien, dans ce roman, on nous offre enfin la possibilité de passer dans le monde d'à côté ! À l'aide d'un simple appareil à bricoler soi-même, on saute sur un univers parallèle en un clin d'oeil. N'espérez pas ne faire que des 6 aux dés cependant : on visite plutôt des vieilles branches, avec des terres au climat différent, ou aux animaux étranges qui font pâlir d'envie nos ornithorynques.

Avec une telle intrigue, les questions de tout ordre pleuvent. Comment vont vivre les gens dans un univers qui possède une infinité de ressources : en cueillant des fruits et en changeant de planète une fois la zone épuisée, ou selon les mêmes structures de villes qu'aujourd'hui ? Les crimes vont-ils exploser, faute de pouvoir retenir qui que ce soit dans un endroit fixe, ou au contraire disparaître puisque chacun pourra trouver l'endroit de ses rêves sur une planète ou l'autre ? Des formes d'exploitation et de domination peuvent-elles toujours exister ? Et bien, ces questions, le roman les pose puis… les oublie. Il y a bien une petite référence de temps à autre à ces problématiques dans l'intrigue générale, mais aucun signe de vouloir aller au fond des choses.

À la place, on a plutôt un planet opera qui nous promène dans plusieurs Terres possibles, dans laquelle les dinosaures ont survécu, où la vie n'a jamais réussi à dépasser le stade de bactérie, ou au contraire s'est égarée dans des impasses évolutionnistes impressionnantes. C'est assez dépaysant, mais ça devient quand même vite monotone, surtout que le nombre de planètes à visiter est pratiquement illimité, et le temps pour explorer chacune d'entre elles est donc forcément très court.

Dans l'ensemble, je suis plutôt déçu de la collaboration des deux auteurs. J'ai l'impression qu'au lieu de rassembler leurs points forts, ils se sont dirigés vers un terrain neutre où aucun ne peut prendre le « dessus » sur l'autre… mais au prix de laisser un sentiment d'inachevé dans tous les domaines. On a des traces de loufoque typiquement Pratchettien, mais qui ne font qu'une demi-page. On nous présente des situations politiques tendues, pour mieux les oublier dès le chapitre suivant.

Alors, il y a peut-être également un peu d'incompréhension de mon côté, comme j'ai réalisé en lisant les autres critiques que ce roman est en fait le premier d'une série de cinq. Rien ne le laissait entendre, si sur la couverture ou la quatrième de couverture, ni dans l'introduction, ni même dans la catégorie « Livres du même auteur ». Alors si ce tome est un tome d'introduction, et que toutes les idées que j'ai relevées sont exploitées dans les volumes suivant, pourquoi pas. Sinon, ça restera seulement une histoire qui se laisse lire sans déplaisir, mais sans enthousiasme débordant non plus.
Commenter  J’apprécie          210



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}