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Critique de Gaphanie


Troisième opus des Annales du Disque-monde, la Huitième fille est aussi le premier roman où l'on voit apparaître Mémé Ciredutemps.
Elle a mis au (disque-)monde la petite Eskarina Lefèvre, huitième enfant du forgeron Gordo Lefèvre, lui-même huitième fils. Et repérée par Tambour Billette, puissant mage sur le point de mourir et venu de fort loin pour transmettre son fameux bourdon (ustensile indispensable à tout mage qui se respecte) au huitième fils d'un huitième fils...
Sauf que bien sûr, le huitième fils, Eskarina, est en fait une fille, et qu'on n'a jamais vu une femme mage ! Les femmes sont sorcières et se rendent utiles aux gens, les mages, eux, préfèrent la "jométrie", c'est bien connu...
Sauf que la magie s'en moque, du sexe de ses élus, et, quand, en grandissant, il s'avérera qu'Eskarina est bel et bien spéciale, Mémé convaincra son père de la lui confier comme apprentie, après tout, la magie exigeant un débouché, autant en faire une sorcière...
Sauf que la magie a bien prévu un destin de mage pour Eskarina, et que Mémé se résoudra à la conduire à l'Université de l'Invisible. Chemin faisant, elles rencontreront un autre postulant, Simon, qui lui, étant un garçon, sera admis.
Sauf que Mémé trouvera un moyen de faire entrer sa petite protégée malgré tout, allant jusqu'à renier bon nombres de ses principes, disant la bonne aventure et acceptant des vieux vêtements...
Et tant mieux pour Simon, que les Choses des Dimensions de la Basse-fosse ont repéré, et qui devra son salut non seulement à Eskarina, mais aussi à la collaboration improbable de Mémé et Biseauté, l'Archichancelier de l'UI, qui navigueront (au sens propre !) à la résolution du drame après avoir commencé par se crêper le chignon lors d'un duel de magie qui n'est pas sans rappeler celui de Merlin et Madame Mim dans le célèbre dessin animé de Disney...

A la première lecture, ce roman est bien construit, beaucoup plus cohérent que les deux précédents (normal, y'a pas Rincevent !) et se lit avec plaisir sans aucune longueur.

A la seconde lecture, après avoir parcouru les autres tomes, il est passionnant : on découvre la "naissance" de Mémé, qui n'a pas encore acquis toute la force de son légendaire mauvais caractère et de son inébranlable mauvaise foi (même si c'est en très bonne voie !). Quant à l'Archichancelier Biseauté, natif du Bélier lui aussi, et qui se rappelle l'avoir connue vaguement étant jeune, il me semble préfigurer son futur et inénarrable successeur, Mustrum Ridculle, lui aussi de cette région et premier amour de Mémé...

C'est la lecture de ce livre qui m'avait décidée à lire l'intégrale des Annales. J'avais d'abord lu les deux premiers par curiosité pour la popularité et le succès de Pratchett, mais je n'avais pas trop accroché aux aventures de Rincevent (et c'est, hélas, je le crains sans espoir !).

La Huitième fille, comme la plupart des oeuvres de Pratchett, raconte aussi à un autre niveau (et à qui s'y montrera réceptif !) quelque chose de notre société, ici, le sexisme.
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