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Critique de BaronBreton


Pas facile de démarrer cette chronique... Pourquoi ça ? Et bien car il s'agit d'un Terry Pratchett...

Chose logiquement facile quand on tient un site sur lui, qu'on a commencé la lecture grâce à lui et qu'on est fan(atique) de son oeuvre. Oui mais voilà, Pratchett écrit écrit écrit écrit sans cesse, on en voit jamais la fin (hormis les one shot). Quel plaisir !
Pourtant là, il s'agit bien d'une fin car il l'a annoncé, ce tome est le dernier des aventures de Tiphaine Patraque et des Nac mac Feegle. Agé de 16 ans, elle entre pour lui définitivement dans le monde adulte (nous parlons d'une sorcière du Disque-monde) et plus rien ne justifie le fait de continuer ses aventures, qui touchent ainsi à leur fin avec ce tome... Après l'avoir accompagné durant quatre aventures il nous faut lui dire au revoir, ce qui n'est pas facile...

Je vais essayer de rester assez objectif et de ne pas me laisser emporté par les sentiments (comment ça c'est ridicule ? de quoi ? vous vous en fichez ?!)
Tout à commencer après avoir sauver son petit frère et Rolan le fils du baron de la reine des elfes avec l'aide des Nac mac Feegle, de bien curieuses fées ; puis la jeune fromagère et future sorcière de cette histoire a échappé à un "rucheur" esprit étrange qui se loge dans votre esprit et s'empare de vos pensés, sans oublier de rencontrer la plus puissante des sorcières du monde ; elle a par la suite dansé avec l'Hiver en personne et bien faillit ne jamais laissé l'Eté revenir mais on en apprend tous les jours (surtout avec les "conseils" d'autres sorcières). Après toutes ses aventures Tiphaine Patraque méritait bien du repos.

C'est ainsi une jeune sorcière que nous retrouvons chez elle. Et être sorcière ce n'est pas uniquement lancer des sorts, préparer des potions ou maudire le royaume. Oh non ! C'est surtout s'occuper des gens et des oubliés, tous les jours, tous le temps, pour TOUS les soucis (inutile de vous faire un dessin) ; les grandes aventures sont des choses rares et dont on se passe bien finalement. Savoir prendre soin des autres est le rôle le plus important d'une sorcière car elle seule en est capable et la seule à y penser surtout.

Et c'est là dessus que repose ce tome : le rôle d'une sorcière, son image, ses doutes, bref la vie d'une sorcière.
Tiphaine est seule cette fois et devra y arriver seule (ou presque). Devenus une sorcière elle a moins besoin d'aide, ce qui relègue les Nac mac au bien lointain second plan, et c'est de suite l'humour du roman qui s'en ressent : il beaucoup moins drôle que les précédents... à l'image de son "collègue" Harry Potter, Tiphaine a grandis et ses histoires aussi, ce n'est plus la petite fille de neuf ans qui croyaient aux fées. Ce tome est sombre, beaucoup plus sombre et ceci dés le début mais cela ne gâche en rien la qualité du récit, il est juste différent.
L'histoire quand à elle joue sur le rôle de la sorcière et de la vision qu'elle renvoie aux gens. L'auteur s'amuse ainsi avec l'image que l'on donne et que l'on porte de part le passé les et les histoires, il s'amuse surtout avec celle récurrente des contes de fées, et de la bêtise et de la méchanceté des gens (il rappellera le QI de la foule aux lecteurs de Pratchett).

Il y aura aussi un grand méchant certes (beaucoup moins charismatique) mais c'est un effet de foule que Tiphaine devra affronter et une foule qu'elle connait bien. Sans oublier ses doutes et sa fatigue, Tiphaine devra avant tout se trouver elle même.

Elle aura besoin de tout son courage et de toute l'aide possible pour protéger cette fois-ci (et pour la première fois) ce qui lui est le plus cher : son chez elle, le Causse.
Et ainsi devenir une véritable sorcière, à tout jamais.

A noter que contrairement aux tomes précédents, celui-ci nécessite un certains petis bagage du Disque-monde, voir même un bagage bien remplis (sans jeu de mot, pour ceux qui connaisse 'Le Bagage'). On retrouve des personnage bien connus tout au long du roman et ceci jusqu'au bout. C'est un vrai cadeau aux fans mais ce l'est moins pour les non-initiés, mais ils peuvent faire sans.

Vous me direz que lire un cycle sous-titré "un roman du Disque-monde" sans lire le Disque-monde est étrange mais ça existe, ce qui fait qu'on est aux anges en tant que fans mais on l'est beaucoup moins quand on ne connait que Tiphaine et les Nac mac, le roman est alors plus dur à apprécier dans son ensemble.

Bon pour un finish il fallait un peu de fanservice comme LA rencontre du livre mais elle est un peu trop facile, digne d'un coup de baguette de magicien "POUF! Et voilà! oui, oui, ta gu*le c'est magique." ; mais là encore les fans parleront de la logique du narrativium (voir La Science du Disque-monde), les lecteurs classiques eux auront plus de mal a apprécier ce grand moment et surtout à expliquer son arrivée dans le récit.

Mais ce tome ne propose pas que des visages bien connus des initiés (encore heureux), il nous présente de nouveau visage haut en couleurs, comme celui de la duchesse future belle-mère de Roland au caractère plein de clichés ou Madame Proust sorcière de son état et commercante de profession, mais aussi de bonne surprise comme Laititia véritable rivale de Tiphaine, sans oublier la garde du château avec en premier lieu Preston, un simple garde qui saura se rendre plus que sympathique et indispensable.

Pour revenir sur ce truc de narrativium (l'élément qui compose le récit chez Pratchett), l'histoire est d'un pratchettisme classique : tout va bien, petit élément pertubateur, l'héroine fait un voyage puis revient à son point de départ, petite pause et grand dénouement. La seule différence avec un Pratchett classique c'est qu'il n'y a pas de premier grand combat au court du voyage, non, il sert là à donner des infos à l'héroïne (oui c'est facile et classique) et surtout à lui offrir UNE grande rencontre (LA fameuse rencontre), c'est toute l'histoire qui est un combat pour Tiphaine. Il y a peu de temps morts et les quelques uns servent de repos au lecteur et à la jeune sorcière (surtout un repos psychologique). En étant sincère il ne se passe pas grand chose d'Enormeuh mais il se passe toujours quelque chose, Tiphaine est partout et doit tout faire, car elle en est la seule capable.

L'un des tomes les plus complets s'il ne demandait pas ce petit bagage du Disque-monde et certaines facilités vraiment trop facile... (propre au style de Pratchett).
Entre ses rencontres, ses actions, ses motivations, sa solitude, la jeune sorcière boucle en tout cas définitivement la boucle, la fin d'un age ^^
Merci Tiphaine Pattraque et merci sir Terry Pratchett
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