AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jcjc352


TUMBA RARA TATA , TUMBA RARA TATA, TUMBA RARA TATA
Un des meilleurs albums de Pratt aussi bien scénaristiquement que graphiquement sinon le meilleur et en noir et blanc s'il vous plait.
le scénario épique qui hésite faussement et avec bonheur entre onirisme, état d'inconscience traumatique ou rêve hallucinatoire Hachichin, légende, divination prophétique et réalité, est aussi riche que le graphisme en costume d'époque des civilisations rencontrées, margoulette et dégaine des personnages.
Pour l'histoire Pratt nous emmène au début du XX siècle en Asie centrale aux alentours de Samarkand lieux de passage d'Alexandre et d'un mythique trésor. Région foisonnante de peuples aussi divers les uns que les autres, en fait un panier de crabes géopolitiquement assez gratiné en proie perpétuellement au chaos. Kurdes, perses, arméniens s'y affrontent avec les puissances régionales, russes soviétiques, chinoises, turques et les présences déclinantes des Anglais, Français et italiens : ils sont tous là à vouloir une part du gâteau. Chaque peuple a ses petits potentats et ses aventuriers persuadés d'être les légitimes dirigeants de demain notamment chez les turcs, et des personnages historiques Mustafa Kemal Atatürk et Enver Pacha,
A cela dans une histoire qui s'emballe s'ajoute les conflits entre religions et leurs courants minoritaires ismaéliens chiites notamment, sectes ésotériques des Yézidis, adorateurs des démons, la secte islamique ismaélienne Hashashiyyin du «vieux de la montagne».
Parmi toute cette effervescence humaine des personnages qui ne sont que des aventuriers cupides mais pas toujours, essayent sans états d'âmes de survivre ou d'arriver au trésor de Samarkand
Corto Maltese le maltais et son irascible ami Raspoutine le russe, l'effigie française Marianne artiste lyrique accompagnée de l'effigie anglaise John Bull, Venexiana Stevenson sud-américaine, Enver Pacha et Chevket les turcs, Cassandre et Narcisse les grecs aux visages anguleux, le Beherubi tous des personnages forts plus vrais que de nature avec un vrai «cachet» et parfois une aura.
Un Raspoutine appelé caïd Raspa (mais il n'apprécie pas trop la familiarité désinvolte des turcs) fort en gueule omniprésent qui pique la vedette à Corto le personnage est plus «plein de quelque chose» sa folie sans doute mais il est entier et conforme à lui, bien plus que Corto qui lui a une fausse naïveté qui inspire bien souvent l'indulgence
Une fabuleuse page graphique (42) consacrée aux derviches tourneurs de l'école d'Adana qui dansent sur un rythme qui envahi toute la page TUMBA RARA TATA, TUMBA RARA TATA , TUMBA RARA TATA des danseurs dans leurs jupes sur des pantalons bouffants et leurs toques cylindrique, les yeux extatiques et fatigués, la langue tirée. Une danse soufie emmenant les danseur et lecteurs (presque) à un état de transe et d'extase mystique.
Des costumes et uniformes de toutes les ethnies croisées trop nombreuses à citer, pour les couvre-chefs les burnous, le fez, les chapkas sibérienne, les sikkes en laine feutrée, les képis français les lucernas italiens: un régal pour les yeux et pourtant Pratt n'utilise que le blanc et le noir
En petite anecdote une Marianne amoureuse et un Raspoutine en célibataire endurci et réticent nous font l'effet l'effet de ressembler à la Castafiore et Haddock. Ils n'ont pas conclu mais bon c'est un couple de tonnerre.
TUMBA RARA TATA , TUMBA RARA TATA, TUMBA RARA TATA
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}