AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Chaplum


Blessé sur le champs de bataille en 1918, François Claudius Simon a été démobilisé un peu plus tôt que ses compagnons d'armes, ce qui lui a permis de faire ses classes pour intégrer le célèbre quai des orfèvres. Dès son arrivée, le commissaire Robineau lui fait l'honneur de l'emmener avec lui sur le terrain. Des coups de feu ont été entendus sur un chantier. Là, ils découvrent le cadavre horriblement défiguré d'un pauvre bougre dans un hangar. Mais bientôt, d'autres cadavres vont se succéder, tous aussi mutilés, comme si on avait voulu en faire des gueules cassées. Et si ces meurtres avaient un rapport avec un vol de diamants ? Souffrant de migraines et de cauchemars, François Claudius ne peut s'empêcher de sentir concerné par cette enquête dont les victimes sont, comme lui, d'anciens soldats.

On commémore cette année le centième anniversaire de la première guerre mondiale. Pas mal d'événements mettent à l'honneur ce conflit pour que le travail de mémoire se fasse, de nombreux films sont diffusés et de nombreux ouvrages remis en tête de gondole. C'est une période qui me fascine, encore plus que la deuxième guerre mondiale, je crois. J'aime les romans qui se déroulent à cette période et donc, c'est assez logiquement que ce titre avait pris place dans ma PAL. Et tout aussi logiquement que j'ai eu envie de l'en sortir à la veille de la foire du livre dont une des thématiques est la guerre 14-18, même si je n'aurai malheureusement pas l'occasion d'y aller.

J'ai pris plaisir à lire ce roman policier qui prend place au lendemain de l'armistice. L'intrigue, même si elle n'est pas dénuée d'habileté et de finesse, ne brille pas par une grande originalité. Je me suis doutée du coupable bien avant le dénouement, alors que je ne suis en général pas de la plus grande perspicacité quand je lis un récit policier. Mais cela n'a en rien gâché mon plaisir, car l'intérêt de ce roman se situe autant dans le contexte de l'après-guerre et les personnages que l'on découvre que dans le scénario proprement dit.

Guillaume Prévost excelle à rendre le Paris de l'époque vivant, odorant, typique et singulier. On a l'impression de parcourir les rues au côté de François Claudius, de respirer avec lui et de ressentir ses émotions. On visualise bien la ville et les habitants meurtris qui tentent de retrouver une vie normale après tout ce qu'ils ont vécu. le romancier n'hésite pas à mêler l'anecdotique à l'historique et à la fiction, nous fournissant des informations sur le contexte de l'époque. J'aime beaucoup ce côté enrichissant et informatif dans les romans. Au travers du vécu du jeune inspecteur, mais aussi de sa logeuse, de la jeune femme qu'il rencontre ou des victimes, on en apprend davantage sur la réalité de tout un chacun. le quotidien des femmes, la solitude, la souffrance, l'addiction aux médicaments, l'alcool mais aussi les révoltes de la gauche que le pouvoir voulait opprimer. La situation politique et sociale est primordiale dans le déroulement. La plupart des protagonistes voit sa personnalité se développer au fur et à mesure que le récit avance, nous laissant imaginer qu'il en sera de même dans les volumes suivants. Je n'hésiterai d'ailleurs pas à me procurer le deuxième tome de cette série prometteuse.
Lien : http://www.chaplum.com/la-va..
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}