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Critique de Melisende


J'ai découvert Starters, le premier tome, lors de sa sortie l'année dernière. J'avais alors été très emballée par cette histoire, qui n'était pas parfaite mais m'avait beaucoup surprise (notamment la révélation finale). J'avais donc hâte de lire cette suite et fin tout en restant un peu fébrile : allait-elle être à la hauteur de mes attentes ?
On ne peut finalement pas dire que je suis déçue mais, n'étant plus friande de dystopies (comme je pouvais encore l'être quelques mois auparavant), je ne retiens pas grand-chose de cette lecture. Pas mal, pas désagréable, pas trop simpliste ou stupide (comme peuvent parfois l'être les titres du genre)… juste tiède. le rythme de l'intrigue m'a permis de rapidement tourner les pages, j'étais curieuse de découvrir le dénouement… mais dix jours après, il ne reste déjà plus grand-chose. Pas mal mais pas assez approfondi pour être marquant.

Je n'avais aucun souvenir (ou presque) du tome précédent. Lissa Price ne fait aucun résumé et est un peu avare de détails concernant le passé ; il n'est donc pas forcément très facile de s'y retrouver et de remettre les faits et les personnages à leur place. Heureusement, on finit, par la force des choses, par se remettre dans le bain… Malgré tout, il vaut mieux enchainer les deux tomes de ce diptyque assez rapidement, je pense.
Après avoir retrouvé mes marques, j'ai eu plaisir à suivre à nouveau Callie, l'héroïne, dans ce monde futuriste ou Starters et Enders sont plus ou moins en conflit. En effet, suite à un virus ayant décimé tous les adultes dans la force de l'âge, seuls les plus jeunes humains (les Starters) et les plus âgés ayant dépassé la centaine d'années dans beaucoup de cas et possédant toutes les richesses (les Enders) ont survécu. Les premiers, n'ayant pas la chance d'avoir de grands-parents encore de ce monde, sont livrés à eux-mêmes et, dans la rue, ne supportant plus les privations et la maladie, font parfois le choix, comme Callie, de louer leur corps à Prime Destinations, une société fondée par le Vieux. Celle-ci a été détruite à la fin du tome précédent et les Starters pucés - surnommés alors les Metals - sont à nouveau éparpillés dans les rues de la ville, livrés à eux-mêmes. Mais le Vieux, grâce à la puce implantée dans leur nuque, peut les contrôler à distance et est bien décidé à les récupérer pour les vendre aux plus offrants.
Au début de ce deuxième opus, alors qu'elle pense pouvoir enfin vivre une vie tranquille et heureuse en compagnie de Tyler son petit frère et Michael son meilleur ami, Callie fait une nouvelle rencontre qui va bousculer son destin. Hyden, qui se dit être le fils du Vieux, lui assure vouloir détruire leur ennemi commun. Notre héroïne décide de lui faire confiance et de l'aider à rassembler tous les Metals pour les mettre à l'abri.

L'introduction d'un nouveau personnage permet de mettre en place une nouvelle dynamique et une nouvelle direction pour l'intrigue. Au début, je me demandais d'où sortait cet Hyden mais au fil des pages, on comprend qu'il est intimement lié à toute l'histoire et qu'il n'était pas bien loin pendant le premier tome. Même si sa personnalité connait quelques facilités dans son évolution, j'ai aimé sa relative complexité et les surprises qu'elle nous offre au cours de la lecture.
En revanche, même si elle garde sa place d'héroïne responsable et mature, Callie ne m'a pas fait très forte impression ici. Elle est sympathique, intelligente et bien comme il faut mais justement, peut-être un peu trop lisse pour être marquante. La suivre n'a pas été désagréable mais je n'en garderai pas un souvenir impérissable.
Les autres personnages m'ont un peu laissée de marbre et d'eux non plus, je ne retiens pas grand-chose. L'entourage proche de Callie (Tyler et Michael) ne m'a pas paru très utile (à part pour lui donner une raison de se battre… ce qui, je le conçois, n'est pas si mal), les autres Metals sont si peu traités que je n'en ai pas retenu un seul… Quant au grand méchant de l'histoire, c'est effectivement un salaud de la pire espèce ; rien de bien original en somme. Hyden est définitivement le seul personnage assez complexe et donc marquant de l'histoire.

Ce qui fait la force d'Enders (et de quasiment tous les titres de la Collection R et les titres YA en général), c'est le rythme. Les nombreuses péripéties liées à des chapitres courts entrainent le lecteur jusqu'à la dernière page en un temps record. Entre l'intrigue liée au Vieux et à son fils Hyden, celle liée aux Metals et enfin celle concernant le père de Callie, il y a de quoi faire. Evidemment, tout est lié mais c'est plutôt pas mal mené. Je suis également assez satisfaite du traitement des histoires de coeur de l'héroïne. La romance est certes présente, mais elle reste vraiment très légère et ne prend absolument pas le pas sur le reste… ouf !
On ne peut pas dire qu'on s'ennuie et Lissa Price n'est pas avare de révélations surprenantes. Ce diptyque est un véritable page-turner. Malheureusement, et c'est souvent le revers de la médaille dans cette littérature jeunesse, c'est que si l'action est au rendez-vous et les temps morts complètement évincés ; les descriptions elles aussi sont absentes du texte.

Je tombais, l'autre fois, sur une remarque intéressante sur Facebook qui disait que de plus en plus souvent, les auteurs se contentaient de nous balancer le scénario brut et quelques dialogues grossiers, sans jamais l'enrichir de précisions sur le décor. Comme une pièce de théâtre sans aucune didascalie. Et je suis d'accord. Et plus les années passent et plus je ressens le besoin de me plonger dans des textes qui m'immergent totalement. D'où mon amour pour les récits riches et les « classiques ». Mais attention, tout le monde ne possède pas le talent de la description car il faut trouver le juste milieu entre l'absence de détails et le foisonnement de précisions inutiles qui alourdissent plus le texte qu'elles ne l'enrichissent. Bref, Lissa Price n'offre pas assez de matière à mon goût. On imagine vaguement les figures interagissant dans les différentes scènes, mais on a jamais le détail derrière, ni même une petite idée du physique des personnages : je suis incapable de vous décrire l'héroïne, par exemple. Dommage, dommage.

Ainsi donc, grâce à son rythme et sa fluidité, le diptyque Starters s'inscrit lui aussi dans le groupe des page-turner qu'on a plaisir à découvrir mais desquels il ne reste finalement pas grand-chose avec du recul. Comme ses camarades auteurs, Lissa Price fait le choix d'un texte épuré qui compte principalement sur l'action… dommage pour le côté descriptif qui aurait pu enrichir l'univers pourtant intéressant. Malgré tout, l'auteure se différencie ici de ses comparses en n'insistant pas sur une quelconque romance inutile… merci !
Une série YA qui, comme quasiment tous les titres YA, n'est pas dénuée d'intérêt mais manque de la profondeur qui pourrait en faire une saga inoubliable à la Harry Potter !
Lien : http://bazardelalitterature...
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