AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Gouffre (19)

J’ai la nausée. Mais je n’ai pas peur. Pourtant, je veux que ça
s’arrête. Les images continuent. Scènes de viols, de meurtres, puis de
nécrophilie, puis de nécrophagie. Scènes de tortures où l’on oblige les enfants
d’une famille à manger leurs parents vivants. Pourtant, je veux que ça
s’arrête. Les images continuent. Une figure fracassée sur un bord de trottoir.
Les dents qui sautent, leur course dégringolant sur le bitume est filmée, la
caméra les suit, puis s’attarde sur les bouts de gencives sanguinolentes. Tout
paraît réel, mais je n’ai pas peur.
Commenter  J’apprécie          10
J’étais
en automatique. J’acquiesçais, parfois, pour donner quelques signes de vie,
mais à vrai dire, je ne savais même pas s’ils y prêtaient attention. Je pensais
qu’ils appréciaient ma compagnie, car ils pouvaient se prendre pour des
philanthropes qui dispenseraient leurs connaissances à un inculte comme moi.
Grand bien leur fasse. De toute façon, ils finiraient par vouloir terminer la
soirée chez moi et je leur montrerai le tableau sur lequel ils s’exclameraient.
Commenter  J’apprécie          10
C’était
un tableau. Magnifique, je n’eus même pas à l’admettre. Je m’y connaissais peu
en peinture, mais je sus immédiatement que ce tableau était différent. Aussi difficile à décrire qu’une
sensation ou une musique. Ce qu’il représentait n’avait rien de concret.

Il
se nommait Le Témoin de l’Hiver,
m’expliqua Mr Traos. L’auteur était inconnu et, selon
lui, le tableau avait dû être peint au XVIIIe siècle.

Je
devinais un personnage, contemplant un doux paysage d’hiver du haut d’une tour.
L’observer me donnait l’impression d’être ce « Témoin », même si je
parvenais peu à le concevoir.

Tout
était paisible dans ces longues envolées de peintures. L’hiver ici semblait
être la traînée d’une robe de mariée glissant sur des plaines et des montagnes
que l’on devinait splendide. Une fraîcheur opaline œuvrait sur chaque recoin de
la toile, jusqu’à faire oublier cette dernière. Et plus mes yeux se perdaient à
l’intérieur de ce cadre, plus j’entendais une légère brise murmurer de douces
paroles de sommeil.
Commenter  J’apprécie          10
Le silence possédait un bruit caractéristique :
un sifflement, un souffle, ou quelque chose s’en approchant. Aucun mot ne
pouvait réellement le retranscrire, car il n’en existait pas. Les mots
servaient à exprimer ce qu’au moins une personne avait ressenti.
Commenter  J’apprécie          10
Plus
d’électricité, plus de réfrigérateurs, certes ; mais plus de lumière, plus
de musique, plus rien, rien du tout. Les nuits ici n’étaient que ténèbres
opaques et silencieuses, celles où le fait de fermer les yeux ou bien de les
laisser ouverts ne change rien. Et cela, il devait le combattre. Alors des
piles. Stocker un maximum de piles. Dans ses sacs, dans ses poches, dans ses
vêtements, dans ses mains, ses bottes… et des bougies aussi, pour économiser
les piles.
Commenter  J’apprécie          00
Une vie sans enfant était-elle une vie accomplie ? Le besoin de créer un
foyer, une famille… à quoi bon gagner sa vie grâce à un travail si c’était pour
rentrer seul chez soi le soir à manger des plats pour deux qu’on ne peut pas
finir ?
Commenter  J’apprécie          00
Rien ne m'intéressait, pas même mes
films. Je ne m'étais pas rendu à mon travail, et je n'irais pas non plus
aujourd'hui. Mon seul réconfort : mon tableau. Mais cette dépendance commençait
à me mettre mal à l'aise, comme ces histoires d'amour dans lesquelles on
s'investit trop. Que devient-on une fois qu'elles se terminent ? Car une
étrange impression, qui pouvait me terrifier si je la laissais trop s'immiscer
en moi, enflait dans mon esprit. Je sentais que j'allais le perdre, qu'on
allait me le retirer. C'était stupide, pensais-je, mais c'était aussi plus fort
que moi.
Commenter  J’apprécie          00
Je ressemblais à ces gens qui ont peur de se faire agresser
et qui proposent tout de suite de donner de l'argent. Ils ne faisaient pas
preuve de bonté, ils achetaient leur tranquillité et leur sécurité.
Commenter  J’apprécie          00
Elle me souriait. Un sourire commercial. Le genre de sourire que les vendeuses des
boutiques de vêtements vous adressent lorsque vous sortez de la cabine
d'essayage et qui signifie que tout va bien, que tout est parfait, que vous
pouvez acheter les yeux fermés.
Commenter  J’apprécie          00
C’est pas dans le cœur que tu mérites d’avoir ton pieu, et
pour te couper la tête, faudrait juste que je t’occupe en te faisant consulter
le bottin. Je suis sûr que tu as plein de théories sur le bottin, hein,
Nina ? Je vous hais, vous trois. Vous méritez
même pas de manger la merde d’un chien errant. Vous n’êtes rien, vous ne valez
rien. 
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (7) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Des souris et des hommes - John Steinbeck

    Comment s'appellent les deux personnages principaux ?

    Lennie et Auguste
    Slim et Lennie
    Slim et Curley
    George et Lennie

    14 questions
    603 lecteurs ont répondu
    Créer un quiz sur ce livre

    {* *}