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Critique de Renod


Renod
22 février 2018
Pour aborder l'oeuvre de Zakhar Prilepine, l'enfant terrible de la littérature russe contemporaine, j'ai choisi de commencer par un de ses recueils de nouvelles :"Une fille nommée Aglaé". Il comprend sept récits aux cadres différents qui offrent un panorama de la Russie d'aujourd'hui. Le premier texte illustre la fracture entre un pays moderne et ses campagnes arriérées symbolisée par le train de Moscou traversant à toute allure des zones isolées sans jamais s'y arrêter. Direction ensuite une ville de province sinistrée. Les salaires n'ont pas été payés depuis trois mois, l'usine a été vendue à des investisseurs étrangers pour être mieux liquidée, et la nuit, la ville ne vibre plus que des bagarres entre bandes de voyous et membres des forces spéciales. Les récits sont hantés par la figure paternelle, qu'elle soit méprisable ou épatante. le fils et le père ne parviennent jamais à communiquer et donc à se comprendre. La tendresse de simples gestes n'est saisie qu'une fois arrivé à l'âge adulte. Quant aux rapports avec les femmes, tout n'est que malentendu, que cela soit dans l'affectation étouffante d'une mère que dans l'amour inaccessible d'une jeune beauté. Les personnages aiment à se remémorer des moments de leur enfance ou de leur jeunesse, et après le constat amer du présent, naît la conscience de l'inéluctabilité des événements. Ainsi soit-il.... Le recueil termine en apothéose par une nouvelle de toute beauté : "la forêt" dont je recommande la lecture.
J'ai donc découvert un premier pan de l'oeuvre de Zakhar Prilepine et je compte m'attaquer dans peu de temps à son dernier roman : "l'archipel des Solovki".
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