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Critique de vincentf


Le coeur de la Recherche bat lentement, entre visites à l'ami Saint-Loup, mort des êtres chers qui rôde et découverte du Monde, ce long défilé de duchesses et d'altesses en tout genre qui font comprendre petit à petit au narrateur que derrière le mythe il y a le vide. Quelques figures sont brisées. Madame de Guermantes n'est pas beaucoup moins snob que la Verdurin, son mari est un cuistre, ses fréquentations des parleurs de rien. Pourtant, quand on affine l'analyse (et Proust toujours affine l'analyse, au point d'arrêter le temps, de photographier l'instant pour le dilater à l'infini), on se rend compte qu'il leur reste des traces indélébiles de leurs glorieux ancêtres, comme il reste chez le narrateur une trace de sa grand-maman morte. Ils en gardent des habitudes de langage et des gestes, même quand ils croient jouer les modernes, les républicains, les ouverts d'esprit, les dreyfusards. le narrateur, quand il le comprend, peut enfin trouver du plaisir à les observer, comme on observe une bête au zoo. Ce plaisir, il le prend et il le donne au lecteur dans une ironie légère, subtile, élégante qui fait de ce ventre mou d'un livre immense où il semble ne pas se passer grand chose un chef-d'oeuvre d'observation d'un monde à jamais perdu.
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