Récemment, un être cher m'offrit la lecture d'un texte qui débutait ainsi : "Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : "je m'endors (...)".
Je me souviens encore de cette période un peu lointaine où, sous de faux et vains principes, je refusais de lire
Marcel Proust. Je jugeais l'oeuvre avec ignorance et avec suffisance. Puis, me revient le sentiment que j'éprouvais en me saisissant, pour l'acheter, du premier volume d'À la recherche du temps perdu. Il s'agissait de ne pas se tromper : celui-ci s'intitulait bien de du côté de chez Swann. Sentiment mêlé de surprise, de réserve et de curiosité : Allais-je, moi, lire du
Proust ?
Je commençais enfin la lecture. Savais-je alors que je partais comme à la recherche d'un temps perdu, celui du lecteur, celui durant tout lequel j'avais ignoré une telle oeuvre ?
Les premières pages me confirmèrent rapidement que oui. Je fus saisi par une atmosphère lyrique, par un art de la description sans équivalent, quasi intemporel, par des impressions qui ne devaient plus me quitter à chaque fois que je relis
Marcel Proust.
A la recherche du temps perdu reste aujourd'hui encore un de mes plus beaux moments de lecture.
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