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Critique de chartel


Ce troisième tome de la Recherche s'aventure dans le faubourg Saint Germain, terre aristocratique, ce fameux "côté de Guermantes", où le narrateur arrive étonnamment à s'introduire dans le salon de la duchesse de Guermantes grâce à ses qualités intellectuelles et littéraires.
Comme il comparaît Balbec et son pays, dans le tome précédent, avec les images construites et rêvées à partir de son simple nom, il met en balance sa vision fantasmée de ce monde de la haute noblesse avec ce qu'il voit, sent et entend au cours des dîners et des raouts auxquels il est convié régulièrement. Autant dire que le décalage est tout aussi radical que pour Balbec et que la désillusion est complète. La réalité ne concorde pas avec une image toujours trop idéalisée, et le narrateur se rend compte que tout aristocrates qu'ils sont, les habitants des beaux hôtels du faubourg Saint Germain n'en sont pas moins des hommes et des femmes comme les autres. L'incarnation tue le rêve.
Le rêve est d'ailleurs un thème cher à Proust, comme tous les intellectuels de son époque il en explore les richesses. Bien que très éloigné formellement des Surréalistes, il n'en avait pas moins les mêmes préoccupations.
Bien que la peinture des salons soit parfois un peu longue et fastidieuse, notamment chez Madame de Villeparisis, j'ai été, encore une fois, ébloui par l'extrême minutie de Proust lorsqu'il s'attache à une idée, qu'il la travaille, la creuse et la martèle pour en extraire des saveurs et des impressions inattendues.

Deuxième lecture (mars 2023): Je relève l'intérêt de l'auteur porté à l'aristocratie en ce qu'elle se fonde l'histoire, que ce soit celle d'un nom ou d'une terre.
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