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Critique de Luxi


"C'était un monstre qui se faisait passer pour un homme qu'il n'était pas, et j'étais une victime qui se faisait passer pour une femme que je n'étais pas… Reconnue coupable."
Cette citation résume à elle seule le roman d'Amanda Prowse : révoltant, puissant, déchirant.
Cette chronique sera courte parce que j'ai vécu un gros blocage avec ce roman et que je n'arrive pas à en parler. Pour être plus précise, j'ai refermé le livre après une scène atroce et ne l'ai plus rouvert avant des jours.
Nous suivons donc Kathryn Brooker sur plusieurs périodes de sa vie : la femme qu'elle était au moment du drame, il y a dix ans, lorsqu'elle a assassiné son époux, et puis l'après-prison, tout ce qu'elle a dû soigner en elle, dépasser et reconstruire. Parce que le monstre est mort mais c'est elle qu'on accuse et qu'on enferme, c'est encore elle qui paye. Kathryn est une héroïne sublime dans ses doutes et ses errements, ses instants de lumière aussi, et porte ses "cicatrices de bataille" avec une détermination et une force d'âme admirables.
Les premières pages du livre sont surprenantes et mémorables. La plume d'Amanda Prowse sonne intimiste, mêlant la douceur à la délicatesse ; ses dialogues sont réalistes et ses personnages hautement inspirants. Pas de leçon de morale dans cette fiction qui nous livre un tableau glaçant d'une femme que l'on brise dans sa chair et son âme, mais qui parvient pourtant à se réparer comme elle peut pour se bâtir une seconde vie.
C'est un roman dur et cruel dans les faits qu'il raconte mais c'est surtout le témoignage d'une résilience, lorsque l'être humain est plus fort que ce qu'on lui a fait subir. C'est l'histoire d'un lent et long cheminement de l'horreur jusqu'à la lumière du jour. C'est l'histoire de tous ces non-dits et faux semblants qui pourrissent une famille, ces masques qu'on porte pendant des années jusqu'au jour où, devenus suffocants, on les brise dans la fureur.
Trop violent pour moi au moment où je l'ai lu mais magnifique et porteur d'un désir de vivre inouï. Merci à Babelio et aux éditions Stéphane Marsan pour cette lecture.
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