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Critique de Livresovore


J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une masse critique Babelio en décembre.
Le résumé m'attirait puisque je suis une grande fan des récits dystopiques et qu'il me semblait qu'il était différent de ce que j'avais pu lire.
Sur ce dernier point, j'ai été servie et ravie de ma découverte. On se retrouve en 2071, à une période où la surpopulation et les catastrophes climatiques ont atteint leur apogée. Des décisions difficiles doivent être prises mais les gens sont-ils vraiment prêts à l'entendre ? J'ai trouvé le sujet parfaitement maîtrisé avec une conclusion très réaliste et juste.
J'ai aussi beaucoup apprécié le Paraddict. Bien que cette plateforme soit importante dans le livre, je m'attendais à ce qu'elle ait plus de visibilité puisqu'il s'agit du titre du livre. Je suis un tout petit peu déçu de ce côté là. Mais, j'ai bien aimé le propos. Si j'ai forcément pensé à Ready Player One, cette comparaison s'est vite estompée. Ici, le Paraddict sert de soupape de décompression mais c'est aussi un lieu de libre échange d'informations. Ce n'est donc pas juste “un jeu” mais une application qui sert le propos de l'autrice.
Trois autres points très positifs : le racisme/handiphobie traduit par les “Blêmes” qui sont des personnes blanches presque translucides qui ont de nombreux problèmes de santé, la présence des gens “de la route” qui sont clairement un rappel des gens du voyage et la présence d'un personnage bisexuel (qui apporte quelque chose à l'histoire). Ils sont mal vus par les gens fixés mais en terminant le livre, l'autrice renverse les a priori et j'avais bien plus envie d'être sur la route que de m'enfermer dans une ville !
Concernant les personnages principaux, et particulièrement la famille qu'on suit : Alvar, le policier, est un personnage auquel j'ai accroché parce qu'il est réaliste et cherche à aller plus loin que le bout de son nez. J'ai un peu plus de mal à me prononcer sur Abel, qui m'est sympathique mais probablement un peu trop “surréaliste” à mon goût. Quant à Elzé… Ce n'est pas du tout passé. Bien que son personnage soit essentiel, son évolution n'est pas crédible : on passe de la fille parfaite limite ingénu à la femme de pouvoir qui écrase tout sur son passage et surtout ceux qui la dérangent. Quant au père, bien que j'ai conscience de sa maladie, son comportement envers Alvar est intolérable. J'ai du coup très vite pris en grippe ce personnage absolument ignoble (bien qu'à la fin, j'avais de la peine pour lui vu ce qui lui arrive).
Concernant l'enjeu politique, qui est pour moi le propos principal du roman : c'est glaçant et en même temps terriblement crédible ! Même s'il y a des opposants à l'IA, ils sont assez (trop ?) vite balayé. J'ai tendance à être d'accord avec le mari d'Elzé (une des raisons qui fait que je la déteste) même si, certaines des décisions qu'elle prend me semblent bonnes et justes (dans le monde qui nous est décrit).
Concernant l'enquête, j'ai beaucoup aimé voir Alvar pousser jusqu'au bout son enquête. le fait de ne pas s'arrêter à ce qu'on veut lui faire croire, fait honneur au personnage. C'est une enquête intéressante et bien menée, crédible.
En bref, c'est un livre qui m'a plutôt plus pour les réflexions qu'il apporte mais, j'aurais aimé m'attacher un peu plus aux personnages et avoir un peu plus de contrastes sur certains (Elzé). Un livre intéressant qui apporte un monde dystopique original (mais alarmant) !
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