AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de liliba


C'est dans l'intimité d'une famille que nous entrons à travers ce roman, mais une famille qui est tout sauf modèle ! En effet, les non-dits, les rancoeurs, les mensonges y sont rois et il semble que les quatre membres de cette famille américaine ne soient d'accord que sur ce qui concerne… le chien !

Pourtant, tout allait bien, avant que Warren ne décide de déménager et de quitter le Wisconsin, sa région d'origine, pour la Californie. Il pensait que le soleil et son nouveau job les rendraient tous heureux et qu'ils atteindraient alors ce fameux « rêve américain », celui de la réussite sociale. C'était sans compter ses déboires professionnels, par lesquels une lente glissade vers la désunion s'est amorcée. le projet immobilier que son associé lui avait fait miroiter s'avère être irréalisable et l'argent investi vite englouti, dont on ne reverra pas la couleur. Impossible pourtant d'avouer à sa femme et à ses enfants l'ampleur du désastre, le fait que leur train de vie, les frais de la maison, des écoles ou des meubles de nouveaux riches loués ne pourront pas être couverts. Warren commence donc à dissimuler la vérité, à mentir… Pas de bol si le terrain acheté en plein désert pour y bâtir le complexe immobilier qui doit lui apporter la fortune se trouve rempli de déchets toxiques et que personne ne veut y habiter…

Sa femme Camille sent bien que quelque chose ne va pas mais pense au départ à une maîtresse. de son coté, on ne peut pas dire que ça soit non plus le bonheur total. Elle est réalisatrice de films éducatifs, mais ses films sont des bides parfaits et seuls ses enfants arrivent à rire de ses idées farfelues (le petit garçon déguisé en spermatozoïde pour expliquer la contraception aux enfants, il fallait y penser !!!). Elle se complait dans ses idées écolo, qu'elle tente tant bien que mal de faire appliquer par ses ados, ses chemisiers pastels, et refuse de se remettre en question. Elle est douce et soumise, et se veut le stéréotype de l'épouse parfaite. Enfin, c'est ce qu'elle semble être, car la nouvelle donne familiale mettra au jour un caractère que nul ne soupçonnait…

Les enfants de leur coté ne sont pas en reste. Dustin est beau, intelligent, charmeur et sûr de lui comme peut l'être un ado comblé. Il est intéressé uniquement par son groupe de musique, dont il est persuadé qu'il le mènera sur les plus grands scènes, par le fait qu'il peut faire du surf à loisir et par sa petite amie Kira, archétype de la fille avec laquelle il est de bon ton de sortir : belle, intelligente, issue d'une famille aisée, très bourgeoise... Il ne comprend cependant pas pourquoi il est également attiré par Taz, la petite soeur de Kira, complètement marginale, droguée et suicidaire.

Lyle est une ado révoltée… on en a vu d'autres. Intello, elle passe son temps dans les bouquins, déteste ce climat et le soleil qui la fait ressembler à un homard, et n'est pas du tout sûr d'elle-même, malgré sa révolte.

Jonas, lui, est le vilain petit canard de la famille. Il est celui qui m'a brisé le coeur, également. Enfant mal aimé, mal compris, il semble qu'il soit quelque chose entre un enfant autiste, ou bien un surdoué. Il traine des idées morbides, est complètement asocial, renfermé et sent bien que sa mère pose parfois sur lui un regard qui n'a rien de tendre.

Rien de très grave, donc. Au début. Car de mensonges en fausses vérité, la situation se dégrade entre les membres de cette famille. Les clichés sont écornés avec talent et l'on sent le ton ironique qui rappelle que tout n'est pas si rose en ce bas monde, même si on vit en Californie, le pays du bonheur facile… La famille est épinglée, bien sûr, mais aussi la société de consommation, ce désir de « toujours plus » que certains n'arrivent plus à surmonter et qui causera leur perte. C'est réaliste, et ça fait froid dans le dos… L'auteur décrit avec humour les travers des uns et des autres et cette mauvaise passe, alors que l'histoire vire au drame.
Suite sur Les lectures de Lilliba
Lien : http://liliba.canalblog.com/..
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}