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Qui n'a jamais souhaité tout lâcher pour s'installer au soleil en se lançant dans un projet professionnel qui, s'il comporte des risques, contient également la promesse d'offrir une vie meilleure à sa famille. En bref, ne plus rêver sa vie mais vivre son rêve. Warren Ziller l'a fait, mais Warren Ziller va aussi connaître la désillusion. Ça va faire mal. L'action commence en 1985 et se déroule sur une période d'un an. Il suffit d'un an pour qu'une famille se brise. Warren est un promoteur immobilier qui décide de quitter le Wisconsin pour la Californie afin d'y construire un lotissement. Il acquiert une jolie maison dans un quartier chic. Puis le rêve s'effondre progressivement, miné par les obsessions de réussite sociale de Warren. Famille modèle est un roman caustique qui oscille entre le burlesque et le tragique. Un roman sur la famille, parfaite ou imparfaite, unie ou brisée.
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Belle découverte que ce premier roman très réussi d'Eric Puchner qui nous emmène avec autant de causticité que de tendresse derrière le décor des "so called" rêves stéréotypés de la middle class américaine.

Le pitch : Mr Ziller plaque tout pour entrainer sa famille en Californie pour faire du gros argent sur un projet immobilier qui tournera court, le laissant avec des dettes colossales qu'il n'ose pas avouer aux siens.


Pas si stéréotypés, ces rêves en fait : derrière les murs de la clinquante maison d'une de ces résidences californiennes dont le prestige social tient pour beaucoup à la barrière qui en filtre les entrées, la famille Ziller nous donne à voir une réalité qui tord méchamment le cou aux standards supposés du bonheur familial américain.


D'abord, parce ce qu'au fond il n'y a que le père, celui qui a entrainé sa famille dans ce désastre à venir (désastre d'abord financier, je vous laisse découvrir la suite pour ne pas spolier), qui a rêvé cette vie lisse : on apprend que les autres membres de sa famille étaient très bien dans leur vie d'avant dans le Midwest.

Ensuite parce que derrière la façade socialement présentable de famille heureuse et unie, tout le monde se traine ses névroses et ses angoisses, qui au volant de sa belle voiture, qui sur sa planche de surf.

Tout cela fait déjà une bonne histoire. Ce roman a pour moi un plus, non, deux, non trois, qui le mettent au-dessus :

Déjà, la toile de fond: ça m'interpelle et m'inquiète ces "condos" sécurisés, sortes de guettos de riches qui fleurissent un peu partout dans les grandes villes aux US, Afrique du Sud, Chine... la ségrégation sociale fait inexorablement son chemin.

C'est habile de la part d'Eric Puchner d'avoir amené une autre menace dans la vie des Ziller, autrement plus dangereuse que l'écroulement financier prévisible (plaie d'argent n'étant pas mortelle, on sent que la famille aurait pu s'en remettre) et de l'avoir positionnée sur cette barrière de la résidence, symbole de protection sociale des nantis, dont la porosité s'avèrera létale pour la cellule familiale.

Et puis il y a le soin, l'intérêt que l'auteur apporte à chacun des personnages qui les rend crédibles. La tendresse aussi.

C'est ce qui fait que ce récit tour à tour drôle, douloureux, toujours efficace, fonctionne vraiment bien.

4 étoiles!
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Une histoire de famille, voilà une lecture idéale pour la fin de l'année… enfin, cette famille en particulier n'est peut-être pas justement celle dont vous rêvez, même si elle s'est installée au plus près du mirage californien. Dans la famille Ziller, demandez le père : Warren est l'instigateur de cette installation en Californie, il a investi tout ce qu'il avait et même davantage, dans un projet de lotissement dans le désert (un peu semblable au lotissement de la couverture, mais inhabité, à cause de la proximité d'une décharge de produits toxiques, je vous laisse l'imaginer…) Vous choisissez Camille, la mère ? Elle réalise des courts métrages pédagogiques et tente d'inculquer tant bien que mal à ses propres enfants des concepts tel que la diététique ou un semblant de rangement dans le désordre. Les enfants ? Deux ados et un plus jeune, qui s'entendent comme chiens et chats sauf pour leur passe-temps préféré qui est de mettre en boîte leur mère. Tout cela est exposé sur quelques pages, présentant une famille plutôt modèle... Mais le modèle se fissure, très vite, essentiellement quand le nerf de la guerre vient à manquer, à savoir l'argent. Un enchaînement implacable de circonstances va mettre la famille sens dessus dessous. Je ne vous en dis pas plus, même les métaphores que je trouverais pourraient être trop explicites !
Dans ce roman magistralement construit, on oscille sans cesse entre drame et humour plutôt noir. Les membres de la famille réagissent avec vivacité aux évènements, épaulés par des seconds rôles qui bien souvent apportent la touche plus comique. Les portraits sont tous excellents, les relations entre les membres de la famille évoluent, se recomposent, se distendent ou se resserrent, l'un perd une place que l'autre retrouve... Les situations, les dialogues sonnent toujours très juste. Ce roman est beaucoup plus bluffant que la présentation ne le laisse imaginer. Pour moi, c'est une réussite !
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Un départ en fanfare, puis l'ennui s'installe quelque peu. La surprise du milieu ne peut être anticipée.
A noter un aspect réussi : j'ai personnellement "vu" les images et les décors, ce qui prouve que c'est tout de même bien ficelé.
Je ne sais pourquoi, j'ai un peu assimilé cette famille perdue à la famille de la série Breaking bad, alors que le thème n'a rien à voir. L'engrenage irrésistible des événement sans doute.
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« Famille modèle » est LE roman de la rentrée littéraire étrangère chez Albin Michel!

La première partie de ce roman construit en trois temps, s'attache à nous raconter l'implosion d'une famille bien sous tous rapports. Warren Ziller, mari aimant et père exemplaire, est agent immobilier dans le Wisconsin où il mène une petite vie paisible entouré des siens. Jusqu'au jour où il se lance dans un projet immobilier de grande ampleur et doit pour cela emménager en Californie.
Commence alors une toute autre vie, faite de soleil, de plages et de luxe. Si Dustin, ado branché, populaire, surfer et musicien à ses heures, semble particulièrement bien s'adapter à ce nouveau rythme, ce n'est pas le cas de sa soeur. Lyle, plutôt austère et misanthrope, a tendance à prendre la vie du mauvais côté. Pas facile dans ces cas-là d'avoir une vie sociale épanouie. En revanche, Jonas, le petit dernier, n'est pas du genre à se plaindre. Marginal mais optimiste, en dépit de son obsession pour le morbide, il prend la vie comme elle vient et fait preuve de bonne volonté. Ce petit groupe évolue sous l'oeil vigilant de Camille, mère presque parfaite qui ne fume pas, ne boit pas, ne jure pas, cuisine équilibré et se consacre à des oeuvres caritatives. Elle renvoie l'image assez lisse d'une femme au foyer aux valeurs très traditionnelles.
Les choses tournent mal le jour où Warren apprend que son projet immobilier est tombé à l'eau. Les économies de toute une vie ont été englouties dans des maisons inhabitables. Incapable d'annoncer à sa famille la misère dans laquelle il l'a plongée, Warren s'enlise dans le mensonge, une lâcheté qu'il payera très chère… Peu à peu, le rêve américain s'éloigne, jusqu'à atteindre le point de non-retour. Conscient qu'il est allé trop loin, Warren avoue tout, prêt à assumer la conséquence de ses actes…
La deuxième partie du roman commence tout de suite après les aveux de Warren et s'ouvre sur une explosion, au sens propre, de la maison des Ziller, brûlant à 40% Dustin. Débute alors une véritable descente aux enfers pour toute la famille. Entre déni, remords, fuite, rancoeur, haine, colère et culpabilité, chacun trouvera sa propre solution, jamais bonne, pour surmonter le drame…
« Famille modèle » est un premier roman absolument brillant. Choisissant le ton de la tragi-comédie, il alterne les passages drôles et émouvants avec des passages particulièrement dramatiques qui laissent le lecteur sans voix. le ton sarcastique et grinçant utilisé pour raconter les déboires de cette famille américaine lambda rend d'autant plus cruel le sort qui leur est réservé. L'écriture est fine, savoureuse et intelligente et révèle un véritable talent d'écrivain. Bref, un bijou !

Un énorme merci à Liblfy, Furet du Nord et Albin Michel pour s'être associés et m'avoir permis de découvrir cette petite merveille !
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Eric Puchner s'amuse à démonter ou carrément exploser le fameux rêve américain. Cette famille qui a tout pour faire envie : des gens heureux, un chien, une belle maison dans une résidence surveillée, des voitures pour les parents et pour les grands enfants, va voir sa vie basculer. A tel point qu'on se demande même un moment jusqu'où elle va tomber.
tout s'écroule, la famille se délite, chacun essaie de s'en sortir, mais l'auteur se débrouille pour que ce ne soit jamais plombant. Il a un style, une écriture qui donne une image décalée et finalement assez drôle des Ziller. Même dans les pires moments, il y a toujours un Jonas pour détendre l'atmosphère par une déclaration incongrue, totalement déplacée, qui fait le désespoir des autres membres de la famille mais le bonheur du lecteur. En écrivant mon billet, je me fais peur parce je prends conscience que plus les protagonistes tombent, plus ils se retrouvent dans des situations difficiles et plus j'ai pris du plaisir à les suivre. Quel monstre suis-je donc pour me satisfaire du malheur des autres ? Je me rassure en me disant que c'est la faute de l'auteur et en lisant d'autres billets qui vont dans le même sens (Clara, Mélopée, Nina, Keisha, Cuné).

Ce gros roman (520 pages quand même) se lit sans aucun problème : à chaque chapitre, il se passe un événement qui propulse l'un ou l'autre dans une situation imprévue. La première partie est très rapide, tout va très vite. Les autres ont un peu plus lentes, mais pas moins intéressantes, captant plus les pensées, les réflexions des uns et des autres. Un roman -le premier d'Eric Puchner- qui montre que rien n'est jamais acquis, qui bat en brèche le rêve américain. La famille Ziller représente un large panel de la société : des gens avec des désirs, des souhaits, des rêves, qui cotoient, approchent de près ou touchent tous les types d'individus que cette société, depuis ces années 1985/1986 n'a cessé de créer : à la fois des riches, des flambeurs, des stars (plus ou moins avérées ; de nos jours ce mot sans sens réel est totalement galvaudé) mais aussi des pauvres, des laissés pour compte, totalement oubliés voire méprisés par les premiers nommés.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Bof !! Une famille installée en Californie. le père dissimule à sa famille sa catastrophique situation financière. le fils souhaite devenir une star et passe son temps à rêvasser. La fille sort avec le premier homme qui lui accorde un peu d'attention. le cadet ne voit que par la couleur orange... Une mère à fond dans sa routine ménagère...

Désespérant, il ne se passe rien sous le soleil californien. L'histoire patine et s'enlise et je me suis lassée.... Ce livre n'est pas pour moi.😞😞
Lien : https://monjardinleslivres.b..
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Warren Ziller a tout quitté (son Wisconsin, son métier, son passé sûr et confortable) pour venir s'installer avec sa famille dans la Californie rêvée. C'est qu'il espère faire fortune dans l'immobilier en vendant des propriétés perdues dans le désert. le hic c'est qu'une décharge pas loin est en train de se construire. Espérant flouer son monde en vendant tout de même les maisons déjà en place, il engage tout l'argent de la famille dans la désastreuse entreprise.
Dans sa course effrénée à l'argent (qu'il espère) facile, il y a les membres collatéraux qui le suivent dans l'aventure. C'est sa famille qui va pâtir en premier lieu de l'inconscience du paternel. Parmi eux, il y a la mère, femme toute puissante et un brin castratrice, qui se sent bien dans le luxe (mais durera-t-il?). Ensuite il y a Dustin, l'aîné de la fratrie, un ado rebelle, accro à la guitare et un brin goujat avec les filles. Puis c'est Lyle, la cadette, influençable et délurée, elle n'a qu'une idée : se faire un nom dans la société. Enfin le petit dernier c'est Jonas, l'extraterrestre de la fratrie, aux idées un peu morbides, aux manies agaçantes et qui s'isole du reste du monde.
D'entrée de jeu on se dit que cette famille, même si elle est loin d'être "parfaite", est en fait comme toutes les familles, avec son lot de petites misères, d'habitudes et de travers. Sauf que tout dérape rapidement vers un joyeux n'importe quoi : Warren (le père) persiste à croire que son investissement dans l'immobilier deviendra rentable et lorsqu'il prend conscience des dommages sur le budget familial mais aussi sur les siens, il est peut-être déjà trop tard.

Je ne veux pas trop dévoiler tous les ingrédients qui pimentent l'action car c'est dans cette totale découverte que j'ai pris le plus de plaisir. Plus on voit la famille s'engluer dans ses problèmes, plus on sent que la chute sera rude. Les enfants sont comme tous les enfants : à tester les adultes, à jouer avec le feu lorsqu'ils sont en groupe, mais ils sont quand même des êtres en construction, avec des rêves, des projets qu'ils comptent bien réaliser.
La trame avance et cette famille Ziller fait peu à peu face à ses difficultés. Elle ne les pallie pas mais prend conscience de son cauchemar américain devenu réalité.

Ce que j'ai aimé le plus dans ce livre, ça a été le style de l'auteur qui est pour moi incomparable. Il dresse un monde fragile, tenu par des illusions, et se fait un malin plaisir à faire évoluer ses personnages dans des situations qui tiennent du tragi-comique. Car dans la débâcle qu'on observe, on ne peut s'empêcher de rire, d'être sidéré par les réactions des uns et des autres : la mère versant un petit verre d'urine dans le café de son mari (qui la délaisse depuis ces derniers temps... et il y a de quoi !). Plus les personnages sont empêtrés dans leur misérable condition, plus on jubile. Car les pages défilent et avec frénésie on veut savoir jusqu'où toute cette arnaque pourra aller. Et laissez-moi vous dire qu'on n'est pas au bout de ses surprises !
Une plume précise et incisive, racontant un fiasco familial avec brio. Entre l'hilarité et le désespoir, le lecteur a tôt fait de choisir son camp. J'ai été happée de bout en bout (et pourtant il est rare que je ne flanche pas lorsque ça excède 500 pages) et couronne donc ça d'un énorme coup de coeur.
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Alors, j'annonce tout de suite la couleur : j'ai A-DO-RE ce livre ! Alternant les moments drôles avec des scènes plus graves, E. PUCHNER nous livre des personnages tout à fait crédibles car confrontés tour à tour à leurs doutes, leurs espoirs, leurs qualités et défauts, bref le reflet de l'âme humaine décrite dans toute sa complexité, dans toute sa fragilité.
L'auteur y dénonce la course effrénée au fric dans une société où le "paraître" est roi. Pourtant, le père ( Warren ) se rendra compte que rien n'est définitivement acquis.
Le seul bémol est la chute qui n'en est pas vraiment une et qui, pour ma part, m'a un peu dé-contenancée, dé-routée, dé-pitée ?
Quoiqu'il en soit, c'est un trés bon livre ! Certes, cette famille va vivre des heures sombres , certes, elle va connaître des déchirures, du désespoir mais on peut penser que tant qu'il y a de la vie...........
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La chute de la maison Ziller.
Tout semblait aller pour le mieux pour cette famille idéale, si ce n'est que tout ne tenait que sur du vent.
Dénonciation de la société de surconsommation et du paraitre « En tant qu'homme, on vous conditionnait tellement à croire qu'il fallait avoir de l'ambition, que sans elle on était perdu, mais au fond, ça changeait quoi ? »
Critique de la ghettoïsation assumée via les résidences sécurisées,
Un humour grinçant,
Des thèmes forts, l'adolescence, la famille, la normalité, l'apparence, portés par des personnages puissants. « Ces moments ordinaires qu'il avait toujours cru supporter bon gré mal gré : les repas, le camping et les parties de Monopoly – tout le vaudeville improvisé de la famille Ziller. »

Et l'anéantissement de ce rêve américain, « Ce qu'elle lui servait, c'était en fait un idéal de Coca, au sens platonicien du terme : un immense verre pétillant, rempli de glace pilée, de ceux qui vous chatouillent les narines pendant que vous buvez. »
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