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Critique de oblo


oblo
14 septembre 2015
En publiant en 1969 le plus beau tango du monde, Manuel Puig entrait pleinement dans le cercle de ces auteurs sud-américains virtuoses, inventeurs de monde ou de langues, ce qui revient souvent au même. Dans ce roman, Puig oublie la linéarité de la narration, mais c'est pour mieux photographier par les lettres et les mots une Argentine aux vies multiples qui se croisent et s'écroulent parfois, comme partout dans le monde.

L'histoire, s'il faut qu'il y en ait une, c'est celle des vies de jeunes Argentins et Argentines, originaires de Vallejos mais qui regardent vers Buenos Aires, la grande capitale, avant de s'y installer peut-être, à moins qu'ils ne préfèrent l'air pur de Cosquin pour leurs poumons viciés, et ces vies d'hommes et de femmes sont faites d'amour, naturellement, de souvenirs aussi beaux que douloureux et de souci pour la position sociale. le roman débute par la nécrologie de Jean-Charles Etcheparre, atteint et emporté par la tuberculose à l'âge de 27 ans, et qui est le personnage central de ce roman, au sens où il rassemble autour de lui les amours et les jalousies.

C'est la forme du récit qui fait la force du roman. Maniant les genres et les sous-genres littéraires, passant de l'article de journal au dialogue puis au monologue, au monologue intériorisé qui s'enlace avec le dialogue, cherchant les petits détails dans des récits descriptifs, laissant libre cours à la narration, Puig s'intéresse aussi bien aux passions amoureuses qui conduisent aux meurtres qu'aux récits imaginaires radiophoniques qui narrent d'autres amours dans d'autres contrées en d'autres époques. Cette multiplication des modes de narration permet une multiplication des points de vue, souvent subjectifs mais qui décrivent les évènements de la vie tels qu'ils ont été vécus et tels qu'ils sont racontés, avec cette part éminemment personnelle et donc fausse, mais qu'est-ce que le vrai dans une oeuvre de fiction ?
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