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Critique de meyeleb


Tags assénés sur les murs délabrés des villes, le long des voies ferrées. Couleurs crachées, gestes de colère, cris. Art ?
Le graffiti faisait débat dans les années de mon adolescence, les mêmes qu'arpentait le jeune Lokiss. Il vivra cette période de sa vie comme un combat : c'est à celui qui saura prendre d'assaut les murs les plus en vue. On graffe, effacé par les agents municipaux ou recouvert par un concurrent. Il faut s'imposer, conquérir la rue, l'espace visuel. Mais aussi surprendre par son style, ne pas se contenter d'imiter. Lokiss a sa griffe. Il évolue au fil des rencontres, à mesure que passent les années aussi. Car le graffiti est loin de n'être qu'un jeu de virtuosité pour lui. C'est un regard, une sensibilité, une certaine perception de l'art qu'il nourrit d'influences aux horizons multiples : la peinture (même le Caravage, eh oui!) et la musique. Tantôt boulimique de surfaces à enduire à la bombe, tantôt dans l'ascèse et l'isolement en plein coeur des Cévennes. Insatiable et exigeant, Lokiss n'a cessé d'affiner son trait et d'élever le graffiti au rang de ce que nous appelons aujourd'hui le STREET ART.
Un ouvrage d'autant plus plaisant que le style de Sophie Pujas m'a immédiatement accrochée! Incisive à l'instar du geste du graffeur, son écriture donne à voir un art nerveux, dynamique, sur la brèche. Quelques photographies complètent ce récit. Après avoir consulté d'autres productions de Lokiss sur le net, je trouve toutefois ces photos assez décevantes dans leur rendu et dans leur choix. Il reste que la journaliste parle sur un ton juste d'un art qui semble la passionner et qui sait très bien traduire l'univers artistique dans lequel elle nous entraîne.
Une nouvelle fois merci à Masse Critique et Babelio pour cette découverte.
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