À la croisée des mondes, tome 3 : Le miroir d'ambre

Je termine cette trilogie à moitié convaincue : dans la lignée des tomes précédents, le miroir d'Ambre garde les mêmes forces et les mêmes faiblesses à mes yeux.
D'un côté, je ne peux qu'être admirative de l'imaginaire de l'auteur, qui se déploie ici avec le peuple des Mulafas. J'aime beaucoup les séquences du livre qui se déroulent dans leur univers. Ces êtres étranges et philosophes forment un îlot de calme dans un récit qui par ailleurs regorge de scènes agressives et bruyantes.
Je n'ai pas été vraiment inspirée par la guerre que mènent les différentes factions. Un sentiment de déjà-vu, un conflit extrêmement manichéiste : les personnages ne sont pas particulièrement nuancés. Pas de gris dans cet univers, ce qui, d'ailleurs, donne d'étranges situations désincarnées où certains individus basculent brutalement dans leurs convictions, sans vraiment convaincre. Ainsi, le personnage de Lord Asriel est resté pour moi, de bout en bout, complètement abstrait. L'impression de voir un ressort narratif s'agiter plutôt qu'un être de chair et de sang. Mme Coulter aurait pu être un atout, mais son incarnation du mal absolu est trop monolithique pour susciter de mon intérêt.
Restent Mary, Will et Lyra, un peu plus développés, qui finiront par rencontrer leur destinée.